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le kiosque des Citoyens du Monde

(35,1) Décembre 1991

   AVEC ou SANS L'ENVIRONNEMENT ?

Sommaire du Fonds Mondial

 

Depuis 1982, le Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim œuvre pour un développement solidaire et libérateur. L'unité de valeur du Fonds Mondial est l'être humain quel qu'il soit, où qu'il soit, dans la complexité de ses déterminants génétiques et culturels, dans la quête constante de ses espaces de liberté en vue de l'accomplissement total de sa fonction sociale de citoyen.

Mais il serait insuffisant que l'homme devienne seulement solidaire de l'homme, car en lui-même il n'est rien. L'homme ne peut être en dehors de sa relation avec son environnement, dont il tire sa subsistance et tous les moyens de son épanouissement. L'homme est donc aussi nécessairement solidaire de son environnement, et spécialement de cette manifestation thermodynamique prodigieuse qu'est la vie qui poursuit obstinément son œuvre de construction depuis 2 milliards d'années.

Or, voici que, en notre siècle de progrès inouïs dans les connaissances et dans les technologies, apparaît la menace la plus totale que la biosphère ait rencontrée depuis ces 2 milliards d'années : celle de se voir annihiler par le développement anarchique de l'espèce humaine. La pression démographique, l'exploitation désordonnée des ressources, l'asphyxie accélérée sous l'effet des rejets de l'activité humaine sont autant de facteurs dont la maîtrise conditionne désormais l'avenir de toute vie sur terre.

Harmoniser le développement des sociétés humaines dans le respect du fonctionnement de la biosphère est devenue le défi majeur de notre temps, l'enjeu primordial du XXIème siècle.

C'est le souci d'attirer l'attention de l'opinion mondiale sur ce problème qui présidera à la Conférence Mondiale des ONG (17 - 20 décembre 1991 à Paris) menant au " Sommet de la Terre " de Rio De Janeiro (juin 1992) qui sera organisé par la CNUED (Conférence des Nations Unies pour l 'Environnement et le Développement). Notre Administratrice Muriel Saragoussi copréside la conférence des ONG, laquelle s'est choisi le titre évocateur de " Racines de l'Avenir. "

Ce sont 850 ONG qui débattront à Paris des moyens de renforcer leurs liens, de suivre le processus de la CNUED en élaborant un programme alternatif aux limites considérables du programme officiel, de mobiliser les acteurs sociaux pour la mise en œuvre d'un programme d'action pour le développement durable fondé sur le partage et le respect de la nature et d'autrui. Mais si le nombre de places est forcément limité à Paris, toutes les ONG non représentées qui ont quelque chose à dire ou à proposer pourront le faire hors conférence, avant ou après celle-ci.

Appliquant le principe de l'élaboration des documents de la base vers sommet, " Racines de l'Avenir " s'attachera à mettre en valeur les modes d'actions des communautés de base. Sur des exemples concrets, on présentera des actions réussies ayant provoqué une évolution des politiques nationales ou encore des cas de communautés qui s'organisent d'elles-mêmes et qui, sans référence à des décisions politiques, pratiquent le développement durable de leur propre initiative.

Tant il est vrai que la solidarité naît d'abord des liens directs entre les populations et entre les personnes, " Racines de l'Avenir " rappellera aux décideurs politiques de la planète que la protection de la biosphère ne sera pas seulement assurée à coups de conventions et de traités, mais surtout par la prise en compte du travail des acteurs sociaux qui construisent sur le terrain la symbiose de l'homme, avec son environnement.

Rappelons que des Citoyens du Monde viennent de créer le CILAME (Conseil International de Liaison pour une Autorité Mondiale de l'Environnement) : le Fonds Mondial ne peut que souhaiter la meilleure concertation entre ce dernier et " Racines de l'Avenir. "

Alain CAVELIER

 

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