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le kiosque des Citoyens du Monde

(68,2) Janvier 2001

  RENCONTRES BURKINABE

Sommaire du Fonds Mondial

Pendant que la délégation européenne poursuivait son périple au Bénin et au Togo après l’assemblée fédérale d’Abomey-Calavi (cf Monda Solidareco n° 67), Christian Trianneau, responsable de la région du Sahel, s’envolait vers le Burkina Faso pour y rencontrer ses correspondants dans ce pays. Voici le résumé de son rapport de mission des 05 et 06 août 2000.

L’ Action pour le Développement Rural Intégré (ADRI) est une association autochtone sans aucun préjugé idéologique dont l’objectif est d’appuyer les initiatives de développement agro-pastoral, de protection de l’environnement et de conservation des sols à travers la sensibilisation, l’animation et la formation des producteurs en milieu rural. L’ADRI est reconnue d’utilité publique. Son principal contact est le secrétaire exécutif, Dramane Traoré, et son siège est situé à Bobo Dioulasso.

Dramane Traoré avait organisé des rencontres à l’occasion de ma venue :

  • avec le groupement agro-pastoral d’Ouezzin-ville (GAPO), qui cotise au Fonds Mondial déjà depuis 2 ans.
  • avec un groupement de femmes Djiguitougou ("entente mutuelle" en langue dioula) très prometteur à mon avis et qui a, depuis, adhéré au Fonds Mondial.

Concernant le projet de bananeraie Dogori au village de Lahirasso (dossier n° 95.08 BF) le cahier de compte d’ADRI m’a été présenté pour lequel Idrissa Sodré, responsable du groupement Dogori, fournit tous les documents justificatifs concernant les achats en rapport avec la deuxième tranche financée actuellement.

Dramane Traoré laisse la liberté du lieu d'achat, le choix du matériel... mais réclame des reçus pour tout matériel acheté.

ADRI a convenu qu'elle devra, comme le spécifie un article du contrat de solidarité, informer le Fonds Mondial à l'avenir de toute difficulté rencontrée.

Rappel des faits : en 1998, ADRI avait été appelée sur le terrain de la bananeraie du projet Dogori à 140 km de Bobo Dioulasso et, constatant l'inondation du lieu, avait demandé l'arrêt total des travaux de plantation de bananiers pour ne pas aller à une catastrophe agricole, mais sans en informer le Fonds Mondial pendant un an...

ADRI a fait intervenir par la suite le Préfet et les notables locaux (Idrissa Sodré l’a confirmé dans une lettre de juillet 2000) pour officialiser devant tout le monde l’attribution d’un nouveau terrain plus élevé (non inondable). En outre était entérinée l’entrée de 5 nouveaux villageois de souche dans le groupement, dont le fils du chef de terre. Ceci, à nos yeux, devrait augurer d'un sort plus positif pour l’avenir : rappelons que ce groupement est constitué de migrants du nord (cf Monda Solidareco n° 66) et que l’attribution d’un financement à Dogori aurait pu entraîner des problèmes d’acceptabilité sociale de la part des villageois autochtones.

Je n'ai pas pu rencontrer Idrissa Sodré responsable du groupement Dogori, victime d'un accident de vélomoteur 3 jours auparavant, alors qu’il venait s’approvisionner en rejets de bananiers. Les pluies très importantes en août nous ont empêchés de nous rendre sur place au village de Lahirasso, à 140 km de Bobo, pour visiter le site de la bananeraie Dogori. Le véhicule de ADRI avait du reste été récemment endommagé au retour de ce secteur compte tenu des pluies torrentielles et de l’état des routes.

Les 2 motopompes ont bien été achetées pour le prix d'une seule notée dans le contrat, et ADRI les maintient enfermées à clef dans un local au village de Lahirasso tant qu'elles n'ont pas leur utilité prévue par le contrat de solidarité avec le Fonds Mondial.

ADRI a en outre fait creuser des puits en supplément (non prévus au contrat) sur le compte de la Direction de l'Agriculture pour faciliter le travail et pour approvisionner également des Peuls présents localement. ADRI engagera la même démarche sur le prochain terrain à mi-chemin du fleuve Mouhoun (qui est à 50 m) et d’altitude plus élevée, ceci pour préserver la pérennité des pompes. Celles-ci seront rentrées tous les soirs sur brouette pour prévenir leur vol.

  Dogori ne paye aucune cotisation à ADRI, mais lui est liée par un contrat volontaire. Dramane Traoré essaie de compenser avec ADRI ce qui était fait auparavant dans le cadre de la Direction de l'Agriculture . En effet, la mise en œuvre des plans d’ajustements structurels du FMI ont entraîné une diminution des financements. La Direction de l’Agriculture n’a plus à présent qu'un rôle de conseiller, ce qui a représenté une perte financière conséquente pour le développement des villages de brousse...

Les rejets de bananiers devaient être plantés durant l'hivernage. ADRI m'a présenté ce qu’Alexis Somé proposait dans ses correspondances écrites avec Jacques Dumeste : Dogori va planter effectivement du manioc dans les parcelles de bananiers les premières années par roulement. Ceci qui rapportera, selon l'expérience de ADRI 900.000 FCFA (1372 EUR) par an et contribuera ainsi à rembourser sans trop de problèmes les annuités de remboursement du prêt du Fonds Mondial qui s’élèveront à 500.000 F CFA (762 €) à partir de novembre 2001.

En conclusion, je témoigne que le Fonds Mondial de Solidarité contre la Faim est désormais représenté au sein de la 2ème ville du Burkina Faso par une ONG burkinabè de qualité, ADRI, qui trouvera rapidement sa place dans la dynamique impulsée au sein de notre institution par les ONG du Togo et du Bénin.

Christian Trianneau

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