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bulletin du Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim


(23,5) Octobre 1988

Démographie

Juillet 1987 : cinq milliards d'hommes contemporains sur notre planète

Comme toujours les nombres - repères ou se côtoient de nombreux zéros se parent d'un aspect magique qui sollicite les pulsions irrationnelles qui sommeillent en chacun de nous, réveillant l'ancestrale peur de l' "An Mil" ou les. angoisses (justifiées, par ailleurs !) de l'approche de l'an 2000.

Derrière la magie du nombre qui, en fait, n'a aucune signification absolue, se cache la réalité concrète et mesurable d'une évolution qui affrontera sous peu l'humanité à, l'un des problèmes les plus difficiles qu'elle ait rencontrés depuis qu'elle peuple. la planète : la survie et l 'épanouissement d'une population qui va encore doubler ou tripler.

Rappelons que les prévisions alarmistes des années 195O - 6O ont laissé la place, depuis la fin des années 1970, à des méthodes d'évaluation, d'analyse et de prévision de très grande fiabilité, lesquelles ont fait apparaître l'inexactitude de la continuité de la progression " exponentielle " de la population chère à .Malthus, en même temps qu'elles ont mis en évidence le phénomène de " transition démographique " dans toutes les. Sociétés humaines : quoiqu'avec des décalages dans le temps, les sociétés humaines tendent à stabiliser la croissance de leurs population, le taux moyen de fécondité oscillant alors autour de 2,1.:enfant par femme en moyenne = taux de renouvellement).

Mais nous sommes encore loin de ce taux dans de nombreuses régions du globe, et singulièrement dans les " régions économiquement dominées ".

Les prévisions actuelles montrent qu'après une croissance rapide jusqu'en 2050 (9 à 12 milliards), puis de plus en plus lente, la population mondiale atteindra un niveau compris dans une fourchette de 10 à 15 milliards d'êtres humains et se stabilisera.

Que de bouches à nourrir !

Cependant peut-être est-il possible d'accélérer la transition démographique, en renforçant les facteurs qui. la favorisent et que l'on connaît mieux aujourd'hui.

Le facteur essentiel de l'incitation a moins procréer s'avère être l'accession de la femme à l'alphabétisation (elle peut s'informer, comparer sa situation à celle des autres) et à l'activité économique (cela entraîne un retard de l'âge au mariage, facteur primordial de la fécondité, et le surgissement de nouveaux besoins.

Ce facteur est synergisé par la mise en place simultanée d'un environnement propice :

De nombreuses organisations gouvernementales, non - gouvernementales et internationales concourent à développer cet ensemble de facteurs, sachant que la planète recèle les potentialités nécessaires pour satisfaire aux besoins d'une population aussi importante. Mais bien peu ont prise sur l'une des conditions nécessaires : l'exploitation rationnelle des ressources à l'échelle du globe et leur redistribution équitable.

Bien peu font tendre leur action vers la nécessaire et profonde réorganisation de l'humanité que supposent ces ambitions : si la plupart s'efforcent de nos jours à apprendre aux peuples à mieux tirer parti de leurs propres ressources, rares sont celles qui organisent la solidarité. transnationale qu'implique obligatoirement l'inégale répartition des richesses naturelles.

Et aucune, comme le FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE CONTRE LA FAIM, ne hisse sa pratique au triple plan du mondialise (pour la dimension), du fédéralisme (pour l'organisation et du mutualisme (pour le mode d'action). Triptyque indissociable qui prouvera toujours plus, dans l'avenir, la nécessité de la démarche du FONDS MONDIAL.

A.C


page réalisée par Daniel Durand