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bulletin du Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim


(26,2) Avril 1989

PESTICIDES : DANGER !

LE SUPERMARCHE MONDIAL DES PESTICIDES

Et oui, l'ignorance est souvent mortelle en matière de pesticides. Et le plus consternant est bien que ceux-là même qui bâtissent des fortunes sur la vente des pesticides se gardent bien de contribuer à combattre cette ignorance; au contraire.

Car il existe un supermarché mondial des pesticides.

En effet, la mise au point de ces substances fait appel à des moyens si considérables que seules quelques puissantes firmes multinationales se partagent le privilège de les produire. Le but d'un producteur de pesticides est évidemment de les vendre. Et, pour en tirer le meilleur profit, d'en vendre le maximum le plus longtemps possible. Aussi la publicité en faveur des pesticides est elle extraordinairement présente dans le monde entier, alors que l'information objective sur leurs inconvénients et leurs dangers est pratiquement inaccessible.

Dans les régions nanties se sont développés des "contre-pouvoirs" qui parviennent à faire (difficilement) cette information et à peser sur les conditions de vente des pesticides ; ce sont généralement des Associations d'usagers ou de consommateurs, ou des laboratoires de recherche et des services de vulgarisation indépendants.

Peu à peu s'y sont affirmée des réglementations contraignantes concernant la fabrication, la détention et la vente des pesticides. Parallèlement y sont menées des recherches sur des solutions alternatives pour la protection des cultures.

Rien de tout cela dans les " régions économiquement dominées ", où face à l'insuffisance des moyens juridiques et techniques des États, les firmes multinationales ont le plus souvent le champ libre pour écouler leurs marchandises toxiques à leur guise. En outre, il est rare que les gouvernements concernés aient la volonté politique de lutter contre ce fléau, dépendants qu'ils sont des investissements étrangers dans leurs pays. Les quelques États qui tentent de réagir (exemple : Algérie (1), Sri-Lanka) n'ont en fait aucun moyen de contrôler la bonne exécution de leurs lois sur leur territoire. Même les O.N.G. (Organisations Non gouvernementales) locales qui se consacrent au développement sont dramatiquement sous-informées et transmettent routinièrement des " recettes de traitement " comme si l'usage des pesticides était une fatalité inexorable.

 

QUE FAIRE ?

Ce n'est pas facile, car TOUT reste à faire dans les Régions Économiquement Dominées. Nous proposons ici quelques éléments de réflexion et de comportement qui peuvent commencer une amorce de modification des attitudes vis-à-vis des pesticides.


page réalisée par Daniel Durand