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bulletin du Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim


(53,2) Septembre 1996

POUR DES ELECTIONS LIBRES ET TRANSPARENTES AU ZAIRE

 

Appel à la communauté internationale

Dans la perspective des élections prévues en 1997, les principales ONG européennes appuyant des activités de développement à la base au Zaïre ont analysé la situation sociopolitique dans ce pays ainsi que l'attitude des principaux acteurs occidentaux. Elles font les constats et lancent les appels suivants au monde politique occidental, et en particulier à l'Union Européenne et ses gouvernements nationaux.

CONSTATS :

1. Dans le contexte d'une "transition qui n'en finit pas", tant les différentes composantes de la "société civile" zaïroise (dont les influentes églises) et une partie de la classe politique que le monde occidental ont plaidé pour une la tenue d'élections libres et transparentes dans un délai raisonnable, comme un pas vers la reconstitution d'un Etat de droit.

Après beaucoup de tergiversations au sein de la classe politique zaïroise et des pressions certaines des acteurs occidentaux, le processus électoral semble cette fois-ci avoir démarré réellement, notamment avec la mise en place de la Commission Nationale des Elections (CNE).

2. Tout en souhaitant ces élections, la population zaïroise reste très méfiante parce que les règles du jeu semblent être dictées beaucoup trop exclusivement par la mouvance présidentielle. En même temps, elle craint de plus en plus l'interférence des forces armées avant, pendant et après les élections ; elle dénonce également le fait que radio et télévision restent entre les mais des amis du président.

3. De même, certaines décisions récentes prises par la classe politique et que le monde extérieur a été contraint d'avaliser, ne donnent pas les meilleures garanties pour l'organisation d'élections transparentes. A titre d'exemples, citons : la proposition de calendrier électoral de la CNE prévoyant de commencer par les élections présidentielles pour terminer par les locales - cela en opposition directe avec le calendrier adopté par la Conférence Nationale Souveraine (CNS) ; le fait que la CNE soit composée uniquement de représentants des "deux familles politiques" et la volonté de faire désigner les commissions décentralisées dans les régions et zones exclusivement par ces deux groupes ; la proposition d'"harmoniser" le projet de la constitution de la CNS avec un autre élaboré par la mouvance présidentielle.

4. La population zaïroise craint que l'acceptation progressive par la communauté internationale de demi-mesures ou de décisions favorisant le camp de Mobutu n'amène finalement celle-ci à cautionner purement et simplement des élections peu correctes, voire truquées.

DEMANDES :

C'est pourquoi, nous demandons avec la plus grande insistance à la communauté internationale, et en particulier à nos gouvernements au sein de l'Union Européenne :

Les ONG regroupées au sein du Réseau Européen-Zaïre, en lien étroit, par l'intermédiaire de leur partenaires de terrain, avec de larges pans de la population zaïroise, sont conscientes de la complexité du processus électoral et des difficultés liées à un appui extérieur efficace. Pour éviter une profonde déception du peuple zaïrois, voir des réactions désespérées et déstabilisatrices pour l'Afrique centrale, nous demandons à la communauté internationale d'engager tous les moyens possibles pour garantir des élections libres et transparentes au Zaïre

Bruxelles, le 28 Juin 1996

Belgique : NCOS, CNCD, Broederlijk Delen, Entraide et Fraternité, Wereldsolidariteit, Solidarité Socialiste, Solidarité Protestante, CDI-Bwamanda, KBA-Foncaba, Coopibo, SOS-Faim, Atol...

France : COZI, Réseau France Zaïre, Frères des Hommes...

Pays-Bas: NOVIB, ICCO, BILANCE (ex-Cebemo), ZWD

Allemagne: EZE, Misereor, DVV

Grande Bretagne: Christian Aid, Oxfam-UK

transnational: Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim.

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page réalisée par Daniel Durand