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Pour la première fois dans lhistoire de lONU, le Conseil de Sécurité, par sa Résolution n° 665 du 25 Août 1990, sous-entend lemploi de la force pour faire respecter lembargo économique à légard de lIRAK. Voilà une décision dune importance extrême. Il sagit dun pas en avant vers une réglementation mondiale qui pourrait, dans lavenir, se transformer en un ordre mondial basé sur le droit, car, actuellement, nous navions quun droit inter-national, cest-à-dire un droit qui sexerce entre États souverains. En effet, lONU nest formée que dune juxtaposition dÉtats souverains, libres, bien souvent, de faire ce quils veulent. On nest pas si loin du temps où, comme le disait Ernest Constans, Ministre français, vers 1890 : « le Droit International, ce sont les coups de canon ». Aussi, le 2 Août 1990, lIRAK a voulu appliquer SON droit international, comme les États-Unis lavaient fait en Décembre 1989, de manière plus subtile, en entrant au Panama. Dans une nation, létat de droit repose sur un processus démocratique qui permet que des lois soient votées et respectées grâce à la sanction dun pouvoir de coercition : la police. Au plan mondial, rien de semblable nexiste car aucun processus démocratique mondial nélabore des lois mondiales et aucune police mondiale nest en mesure de les faire appliquer. La Charte des Nations Unies ne contient aucune disposition qui permette de limiter la souveraineté absolue des États puisque lArticle 2, § 7 se base sur le respect de la souveraineté de chaque État. Par ailleurs, la crise actuelle se joue dans un contexte égoïste pour la plupart des nations. Le « pétrole-roi » est en question et comme il sagit de lapprovisionnement en énergie, il est donc plus facile dobtenir un consensus sur un tel sujet. Mais il faut remarquer que, pour la première fois aussi, ce ne sont pas les deux Grandes Puissances qui ont pris tout en main. Dès le début, les États-Unis, bien que tentés dagir seuls, ont consenti à lappel à lONU, comme les pays de lEurope, y compris lUnion Soviétique. Il ne sagit donc plus, comme lors de la crise de Cuba, des deux dirigeants Kennedy et Khroutchev qui parlent pour le monde entier. Cest donc bien un pas en avant vers une certaine entente mondiale.Il reste toutefois nécessaire de réformer lONU afin de lui procurer les moyens indispensables pour créer des lois supranationales et pour les faire appliquer, cest-à-dire quil faut :adjoindre à lAssemblée Générale de lONU une Deuxième Chambre, celle des peuples, pour lui permettre de réaliser ces lois mondiales de survie de lhumanité, dans les domaines de la paix, de la faim, de la pollution, de la surpopulation et de lénergie.Créer une force de police supranationale mondiale qui ne soit pas composée dune juxtaposition de contingents nationaux, mais de forces indépendantes des États. |
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