|
||||
|
||||
LACAT a reçu une convocation de la justice marocaine, dans le cadre dune plainte pour « diffamation, outrage envers les corps constitués, utilisation de manuvre et de fraude pour inciter à faire de faux témoignages, complicité et injure publique » . Le Maroc tente une nouvelle fois de faire taire les victimes de torture et les ONG qui luttent contre la pratique de la torture au Maroc. Communiqué du 27 janvier 2015 Vendredi 23 janvier, lACAT a reçu une convocation du ministère de la Justice marocain, dans le cadre dune plainte pour « diffamation, outrage envers les corps constitués, utilisation de manuvre et de fraude pour inciter à faire de faux témoignages, complicité et injure publique ». Avec cette injonction ubuesque, le Maroc tente une nouvelle fois de faire taire les victimes de torture et les ONG qui luttent contre la pratique de la torture au Maroc. Selon Jean-Etienne de Linares, délégué général de lACAT, « En nous poursuivant en justice, le Maroc espère intimider les victimes de torture. Frapper une ONG qui uvre en France, cest dire aux victimes au Maroc : voilà ce qui vous attend si vous osez protester.» En mai 2013, lACAT a porté plainte pour « complicité de torture » contre Abdellatif Hammouchi, le chef de la Direction générale de la surveillance du territoire marocain. Le 20 février 2014, alors que ce dernier était en visite en France, sur demande dune juge dinstruction [2], la police sest rendue à la résidence de lambassadeur du Maroc à Paris pour lui remettre une convocation. En représailles, le Maroc suspendait ses accords de coopération judiciaire avec la France [3], faisant ainsi obstacle aux enquêtes de la justice française sur des cas de torture au Maroc et au transfèrement de nouvelles victimes en France. Pour Hélène Legeay, responsable Maghreb et Moyen-Orient à lACAT, « Noublions pas que la crise diplomatique trouve son origine non dans nos plaintes, mais dans le fait que le Maroc est un État tortionnaire. Lentêtement du Maroc est clairement dû à la crainte de Rabat de voir des hauts responsables traduits en justice pour complicité de torture. Cette plainte est tout à fait ubuesque. » Immunité contre coopération ? Laurent Fabius a annoncé quil se rendra « bientôt » au Maroc. Une visite du ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, prévue vendredi 23 janvier, a quant à elle été annulée. Selon lagence de presse Reuters, le Maroc souhaiterait négocier une immunité de ses responsables contre la reprise de la coopération judiciaire, ce qui a donné lieu à un démenti des autorités marocaines. « Le rétablissement de la coopération judiciaire est urgent, mais ne doit pas passer par un chantage à limmunité. » souligne Hélène legeay. « La France ne peut pas fermer les yeux sur le fait que le Maroc mène une véritable campagne de harcèlement à lencontre des victimes de torture qui portent plainte. » LACAT a demandé à être reçue par Laurent Fabius. Torture et hypocrisie Le dépôt dune plainte contre lACAT est dautant plus étonnant quen mars 2014, le Maroc a participé à linitiative mondiale pour la ratification de la Convention contre la torture. En juin 2014, le ministre de la Justice marocain, Mustapha Ramid, déclarait que « la volonté de lEtat marocain pour combattre toutes les formes de torture est catégorique, même pour des dommages mineurs [ ] LEtat marocain ne donnera jamais son aval pour que de la torture soit pratiquée ». Pourtant, depuis le lancement de cette initiative, les mesures de rétorsion à lencontre des victimes de tortures et des ONG qui luttent contre le phénomène tortionnaire se sont multipliées [4]. Contact presse : Pierre Motin, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr |
||||
Commentaires
|
||||