"LES
JEUX OLYMPIQUES SONT DES COMPETITIONS
ENTRE INDIVIDUS ET NON ENTRE NATIONS "
Ainsi s'exprimait Pierre de COUBERTIN quand il a
rédigé l'Article 7 de la Charte du
Comité International Olympique.
Ainsi s'expriment les Citoyens du Monde !
Mais les Jeux Olympiques, comme la plupart des
organisations humaines, ont été
entraînés vers la vénération,
chaque jour plus fanatique, de nouveaux dieux : les
Etats-Nations.
L'athlète est devenu l'obligé de la
nation qui le forme, l'entraîne, le paie. En
échange de quoi, il doit glorifier, sur le podium,
le drapeau, l'hymne, la grandeur, le génie de sa
nation. La compétition n'est plus sportive, elle
est politique. Si l'athlète gagne, on chante les
louanges de la patrice, s'il perd, c'est un
désastre national. En effet, dans ce monde
divisé en Etats-Nations rivaux, toute
compétition sportive internationale reste une
bataille entre nations.
Alors que le monde retentit de bruits de bottes, alors
que les dirigeants politiques parlent de risque de
guerre, on amuse les peuples avec le boycottage ou le
non-boycottage des Jeux Olympiques.
Ces jeux étaient cependant, dans leur
conception première, en contradiction avec le
nationalisme. Pourquoi, aujourd'hui, les nations modernes
ne décrèteraient-elles pas, comme les
villes grecques, une trêve pour permettre à
chaque jeune participant, d'où qu'il vienne, de
triompher s'il est le meilleur ?
Pourquoi ne reviendrait-on pas à des Jeux
Olympiques sans hymne, sans drapeau, sans
considérations nationales ?
Pourquoi ne ferait-on pas se dérouler les Jeux
Olympiques dans un lieu totalement neutre,
extraterritorialité, voire dans une des mille
communes ou villes mondialisées qui existent
à travers le monde ?
Alors, peu à peu, l'humanité se
dirigerait vers cette érosion de la
souveraineté nationale qu'appelait de ses
vux René Cassin, père des Droits de
l'Homme et Prix Nobel de la Paix.