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Histoire des mouvements fédéralistes, la lutte pour la démocratie mondiale

Jean-Francis Billion

RÉSUMÉ DE L'INTERVENTION

Les mouvements fédéralistes européens et mondiaux et la lutte pour la démocratie

internationale.

Dès avant les deux conflits mondiaux du vingtième siècle, des mouvements fédéralistes sont apparus sur divers continents. C'est à la fin de la seconde guerre mondiale, en septembre 1947, que deux congrès fédéralistes internationaux se réunissent à Montreux, au bord du lac Léman: celui de l'Union des fédéralistes européens (UEF), créée à Paris fin 1946, et celui constitutif du World Movement for World Federal Government (WMWFG) devenu le World Federalist Movement (WFM).

L'UEF éclatera, suite à l'échec de la Communauté européenne de défense au milieu des années 1950 pour donner naissance à deux organisations rivales qui se réuniront au début des années 1970. Une branche, minoritaire, du fédéralisme international, présente principalement aux États-Unis et souvent qualifiée " d'atlantiste ", a recherché l'intégration des démocraties de type occidental et la démocratisation de l'OTAN avant de s'associer au WFM. Les divers mouvements fédéralistes, d'obédience " atlantiste ", " régionale " (européenne, africaine, latino-américaine…) ou " mondiale ", qu'ils appartiennent aux groupes sus-mentionnés, ou à des organisations " périphériques " telles que celles promouvant la citoyenneté mondiale, ont suivi des approches similaires et souvent complémentaires (appel au peuple " constituant ", "élections primaires ", appel aux États pour la signature de Pactes fédératifs, approches "fonctionnalistes " ou " parlementaires "…) mais ont toujours conservé leurs racines culturelles communes (la " Culture de la paix " [le fédéralisme] opposée à la " culture de la guerre " [le nationalisme], selon le fédéraliste italien Mario Albertini) ; même dans les moments où ils s'opposaient ou s'ignoraient.

Ainsi s'explique que la fin des années 1980 et le début des années 1990 aient permis aux diverses familles du courant fédéraliste international de se rejoindre et d'apprendre progressivement à travailler de concert à leur but ultime : " la paix par le droit ", c'est-à-dire la Fédération mondiale.

Les mouvements fédéralistes européens et mondiaux et la lutte pour la démocratie internationale -

Introduction historique et perspectives

 C'est avec la première guerre mondiale, que les mouvements fédéralistes modernes font réellement leur apparition. Dès leur fondation, qu'ils privilégient l'aspect " régional " (" continental ") ou " mondial ", ils vont avoir une même constance : refuser la souveraineté absolue des États, cause première des guerres, et dénoncer le caractère confédéral et l'impuissance des ligues d'États souverains, comme la Société des Nations (SDN), qui vont faire la preuve de leur impuissance à réguler et encore plus à juguler l'anarchie internationale (ce qui reste vrai aujourd'hui par exemple, l'Union européenne [UE] et les Nations unies).

Il convient de citer brièvement quelques personnalités et organisations fédéralistes de la première moitié du 20 ème siècle. Aux États-Unis le World Federation Committee (1910) devenu World Federation League (1912), la Campaign for World Government (1937) qui va s'opposer sous la direction des féministes et pacifistes Rosika Schwimmer et Lola Maverick Lloyd 1 aux théories de Clarence K. Streit, auteur du livre Union Now! pour une fédération des démocraties à la fin des années 1930 2 ; en Allemagne Albert Einstein, co-rédacteur avec Georg Friedrich Nicolaï d'un " Appel aux Européens ", et le groupe Nouvelle patrie (fin 1914) devenu Ligue allemande pour les Droits de l'homme dans les années 1920 3 ; l'indien Rajah Mahandra Pratap, créateur en exil du magazine World State (1938) et de divers World Federation Center en Asie ; en Grande-Bretagne la New Commonwealth Society (1912), la League of Free Nations Association (1916) de l'écrivain Herbert G. Wells, enfin la Federal Union de Derek Ramsley, Charles Kimber et Patrick Ransome (1938) ayant des émanations dans le Commonwealth ou en Argentine et des contacts en France ou sur le continent européen 4 ; en Suisse l'Europa Union et le Mouvement populaire suisse en faveur d'une fédération des peuples ou en France Gaston Riou et le Comité français de l'Union douanière européenne, Alexandre Marc et les fédéralistes personnalistes des années 1930 5 … enfin le guatémaltèque Salvador Mendieta et le courant unioniste pour refonder la Fédération d'Amérique centrale ayant existé de 1824 à 1848.6

Durant la seconde guerre mondiale, sur l'îlot de Ventotene, confinés par le régime fasciste, l'ancien communiste Altiero Spinelli, le libéral Ernesto Rossi et le socialiste Eugenio Colorni, rédigent le Manifeste de Ventotene - Pour une Europe libre et unie 7 , publié clandestinement à Rome (1941) et qui reste l'un des textes fondateurs du fédéralisme militant dans le monde.

Parallèlement, Federal Union met sur pied à Londres un European Committee de Federal Union avec des représentants de quatorze pays (1942) alors qu'après la création du Movimento Federalista Europeo (MFE) à Milan (août 1943) Spinelli et Rossi, se réfugient en Suisse et entrent en contact avec d'autres exilés italiens, des réfugiés d'autres pays et les fédéralistes suisses. Ils élaborent à Genève une " Déclaration fédéraliste de la Résistance européenne " 8 avec des représentants de la Représentation en Suisse de la Résistance française, des résistants de divers pays occupés et deux antinazies allemandes rapidement diffusée dans la Résistance européenne et en particulier en France (où elle sera connue de petits groupes de résistants à Bordeaux, Lyon, Paris et Toulouse). À Lyon est créé le Comité français pour la Fédération européenne (CFFE) à l'initiative de l'ancien communiste André Ferrat avec des représentants des principaux mouvements de la Résistance non communiste Après la Libération le CFFE se transforme en CIFE puis en Comité pour une fédération européenne et mondiale (CFEM) auxquels vont s'associer de plus petites organisations comme Libérer et Fédérer (Toulouse), l'Insurgé (Lyon) ou Libertés (Paris) 9 dont le Secrétaire général après la Libération est le réfugié politique allemand Francis Gérard-Kumleben, qui restera longtemps animateur de l'Union fédéraliste mondiale et Vice-président du WMWFG tout en siégeant dans diverses instances des MFE France et supranational jusqu'à son décès dans

les années 1970.

Cette effervescence fédéraliste, européenne et mondiale, clandestine dans l'Europe occupée, en Allemagne et en Italie, aux grands jours en Grande-Bretagne et plus dissimulée en Suisse, est aussi présente hors d'Europe et en particulier aux États-Unis et en Amérique latine. Elle va déboucher, de 1945 à 1947, sur une série de réunions internationales à Paris, Hertenstein (Suisse) et au Luxembourg qui aboutiront à deux Congrès fédéralistes internationaux à Montreux sur la rive suisse du lac Léman en août 1947. Le premier congrès statutaire de l'Union européenne des fédéralistes (UEF), créée à Paris fin 1946 10 , et celui constitutif du World Movement for World Federal Government (WMWFG, aujourd'hui le WFM). 11 L'UEF entend, par réalisme, procéder par étape avec la création de fédérations " continentales " au premier rang desquelles la Fédération européenne. Le WMWFG (Mouvement universel pour une confédération mondiale, MUCM, puis pour une fédération mondiale, MUFM, en français) a vocation à regrouper tous ceux qui entendent fonder dès l'abord la Fédération mondiale jugée immédiatement réalisable et seule susceptible de protéger l'humanité de la destruction nucléaire. Une troisième tendance, les fédéralistes " atlantistes ", va se séparer des fédéralistes mondiaux à la fin des années 1940 autour de Clarence K. Streit quand l'Union soviétique et le communisme prennent la place de l'Allemagne nazie dans ses préoccupations. Ils ont longtemps recherché l'intégration politique des démocraties de type occidental dans le cadre de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).

De la fin des années quarante à ce jour l'on peut schématiquement diviser l'histoire du mouvement fédéraliste mondial en plusieurs périodes :

  • Naissance et élaborations stratégiques (années 1940 et début des années 1950)
  • Guerre froide et glaciation internationale (1955 à fin des années 1960 - début des années 1970)
  • Démocratisation des institutions européennes et modifications de l'assiette mondiale du pouvoir (décennies 1970 et 1980 et début des années 1990) ;
  • Enfin, des années 1990 à nos jours, développement de la mondialisation, processus inachevé de " fédération des fédéralistes " et nécessité de démocratiser la mondialisation. En ce qui concerne le fédéralisme spécifiquement européen je reviendrai plus loin sur une division schématique de son histoire telle que la revendiquée l'UEF elle-même lors de la célébration de son 70 ème anniversaire à Strasbourg en 2016.

Naissance et élaborations stratégiques (années 1940 et début des années 1950)

La décennie de 1945 à 1954, est de toute première importance pour l'étude du mouvement

fédéraliste international. Ce sont les années qui suivent la fin du deuxième conflit mondial et

l'utilisation, pour la première fois, de l'arme atomique. Elles sont celles des actions symboliques, populaires et spectaculaires de l'ancien pilote militaire Garry Davis, membre des United World Federalists (UWF), qui rend son passeport américain et demande la protection des Nations unies en session à Paris, au Palais de Chaillot . 12 Les années, aussi, qui voient s'opposer les tenants de deux stratégies pour un gouvernement fédéral mondial, celle qui repose sur la convocation d'une " Assemblée constituante des peuples " et celle qui privilégie une réforme progressive de la Charte des Nations unies approuvée à la Conférence de San Francisco de 1945.

 La Conférence de Luxembourg d'octobre 1946, convoquée par la Federal Union britannique, puis les congrès de Montreux, en août 1947, sont phagocytés par l'opposition entre les perspectives " régionale " (principalement européenne) et mondiale. Une Déclaration de Luxembourg, adoptée à l'unanimité, statue en fin de compte que " Nous, fédéralistes des diverses parties du monde (…) décidons de créer une association internationale groupant toutes les organisations qui travaillent à la création d'un gouvernement fédéral mondial " et concède que " plusieurs d'entre nous proposent, comme une étape vers ce but, la formation d'unions fédérales régionales, et, en particulier, des États-Unis d'Europe". Le Congrès de Montreux du WMFWG réaffirme cette ligne mais en l'assortissant de certaines limitations.

Le WMWFG va longtemps rester principalement concentré en Amérique du nord et en Europe occidentale malgré une section importante au Japon, dotée d'un groupe parlementaire qui existe encore à ce jour, divers groupes dans le sous-continent indien et des contacts en Australasie, en Amérique latine 13 et, périodiquement, en Afrique 14 ou au Moyen-Orient.

Lors de son congrès de Paris de 1949 le WMWFG réaffirme la validité de l'approche " régionale " mais propose une nouvelle approche " fonctionnaliste " qui vise à créer des organismes dans le système des Nations unies, limités à tel ou tel domaine spécifique d'intervention. Le Congrès met également en place un Comité pour l'Assemblée constituante des peuples, rappelle son attachement à une réforme de l'ONU et adopte une approche " parlementaire " visant à suppléer aux limites de l'approche " constituante ". Le Plan Usborne, du nom d'un parlementaire travailliste britannique, cherche à s'appuyer sur les intergroupes fédéralistes mondiaux existants pour organiser une Convention mondiale de parlementaires chargée de rédiger une Constitution universelle. Patrick Usborne prévoit aussi des élections populaires non officielles pour élire les représentants à l'Assemblée constituante des peuples du monde. De fait, une réunion se tient à Genève à l'automne 1950, en présence de trois élus du Tennessee (dont l'élection sera invalidée) et d'un délégué nigérian. Comme plus tard pour les Élections au Congrès des peuples, toujours organisées par les Citoyens du monde, nous pourrions faire un parallèle avec les élections au Congrès du peuple européen (CPE), créé par Spinelli au milieu des années 1950. 15 Rappelons que ces diverses tentatives d'élections transnationales s'inspiraient peu ou prou du Congrès indien du Mahatma Gandhi.

Aux États-Unis les années de l'après-guerre sont également marquées par l'engagement mondialiste d'Einstein et des savants atomistes au sein du Committee of Atomic Scientists pendant plusieurs années. 17 Enfin, le Comité de Chicago, aux tendances " maximalistes ", est animé par l'écrivain italien et exilé antifasciste Giuseppe R. Borgese et son épouse Elisabeth Mann Borgese, fille cadette de l'écrivain allemand Thomas Mann 18 , publie une revue de haute tenue intellectuelle, Common Cause, et rédige un projet de constitution mondiale, articulé sur plusieurs grandes régions (ou fédérations régionales), le Prelimimanry Draft for a World Constitution.

Le 3 ème Congrès du WMWFG (Rome, avril 1951), marque un tournant dans la vie de l'organisation dont l'existence va être remise en cause par les fédéralistes américains de l'UWF qui n'acceptent pas l'invitation aux Partisans de la paix, groupe d'obédience communiste. Le WMWFG en sort affaibli et dominé par sa tendance " minimaliste " 20 et tente de s'appuyer sur l'article 109, alinéa 3, de la Charte de San Francisco, qui prévoit que sa révision devrait en 1955 être soumise à la 10 ème Assemblée générale de l'ONU. Le WMWFG relègue au second plan l'approche " constituante ", et ne mentionne plus que pour mémoire celles " régionale ", "fonctionnaliste " et " parlementaire ". Le Congrès de Copenhague (août 1953) du WMWFG, lié à une réunion de l'association parlementaire, conclue cette période par l'adoption de Résolutions de Copenhague, " minimalistes " qui vont fixer la ligne du WMWFG pour une dizaine d'années.

Guerre froide et glaciation internationale (1955 à la fin des années 1960)

 Alors que la guerre froide, les guerres de Corée et du Vietnam, provoquent des décennies de refroidissement dans les relations internationales les tentatives de provoquer une réforme démocratique des Nations unies deviennent de plus en plus sporadiques.

 Souvent considéré pro-américain et pro-occidental, le WMWFG s'efforce de corriger cette image et de renouer le dialogue avec les pays du bloc socialiste et le Mouvement des pays non alignés, grâce à l'engagement de mondialistes de poids en faveur de la décolonisation dans la perspective par exemple de la Conférence afro-asiatique de Bandung (1955). Cela explique en particulier une certaine proximité avec le Congrès des peuples contre l'impérialisme fondé en juin 1948 au Congrès de Puteaux par plus de 300 délégués de 37 pays. Le ghanéen Komla Agbeli Gbedemah, Ministre des finances de Kwame Nkrumah (1954-1961) est élu à deux reprises président du WMWFG en 1957 et 1959. Les congrès de La Haye (1957), Pieterberg (Hollande, 1959) puis Vienne (1961), à l'occasion duquel un message de Léopold S. Senghor propose la création d'une section sénégalaise du WMWFG, sont ainsi des étapes dans l'évolution qui va mener à des contacts à Londres avec le Mouvement de la paix, encore inféodé à la raison d'État soviétique, et les pacifistes occidentaux et du tiers-monde. Le 11 ème Congrès du WMWFG (1963) au Japon déclare que les Résolutions de Copenhague ne doivent plus être considérées un dogme irréfutable 21 et certains délégués européens s'arrêtent en Inde où sont organisées des réceptions au Palais présidentiel, au Parlement et à l'Université de Delhi ainsi qu'une réunion publique avec des discours de Lord Attlee 22 et du Premier Ministre Jawaharial Nehru 23 . Il est décidé à Tokyo que le congrès suivant serait à San Francisco, où pourrait être invitée une importante délégation latino-américaine, et qu'une conférence se tiendrait à Dakar probablement en 1964. Le Congrès de San Francisco, organisé conjointement avec celui de l'UWF, célèbre le 20 ème anniversaire de la création des Nations unies et va être l'occasion d'affirmer l'opposition des fédéralistes mondiaux à la guerre du Vietnam et à la politique extérieure des États-Unis alors qu'un américain est pour la première fois élu à la Présidence, l'écrivain Norman Cousins. 24

En 1968 les fédéralistes mondiaux tiennent leur Congrès à Elsenore au Danemark où il est décidé de renforcer le poids du Secrétariat international et de le déménager de La Haye à Ottawa avant d'y tenir le congrès suivant en 1970 en présence de U. Thant, Secrétaire général de l'ONU, qui s'adresse aux participants. 25

Pour l'Europe occidentale cette période correspond à l'échec de la Communauté européenne de défense, et de la Communauté politique européenne qui lui avait été attachée suite à l'action de Spinelli auprès des autorités politiques italiennes, puis à la fondation de la Communauté économique européenne (CEE) et de la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) par les Traités de Rome de mars 1957. C'est au point de vue fédéraliste par contre la période qui verra la scission de l'UEF supranationale en deux organisations internationales rivales, division qui durera jusqu'au début des années 1970, mais aussi le développement de la campagne du Congrès du peuple européen impulsée par Spinelli.

Démocratisation des institutions européennes, modifications de l'assiette mondiale du pouvoir (décennies 1970 et 1980, début des années 1990).

En 1972, le Congrès de la World Association of World Federalists (WAWF, nouveau nom du WMWFG), réuni à Bruxelles sur le thème " unité du monde pour la survie de l'humanité ", se penche pour la première fois depuis des années sérieusement sur le fédéralisme régional un an avant l'adhésion de la Grande-Bretagne à la CEE. 26 En janvier 1975, les fédéralistes mondiaux tiennent pour la seconde fois leur congrès à New Delhi, avec une réception dans la résidence privée de la Première ministre, Indhira Gandhi. 27 Knut Nielsen, Président du Conseil de la WAWF, visite l'URSS à l'invitation du Comité soviétique pour la paix en septembre 1975, s'adresse à l'Association de solidarité des peuples d'Afrique et d'Asie et amorce des contacts avec l'Association soviétique pour les Nations unies. Enfin, le même mois, une délégation de la WAWF participe à Bruxelles au Congrès de l'Europe organisé par le Mouvement Européen tandis que la World Federalist Youth (WFY) prépare en commun avec la Jeunesse européenne fédéraliste - Allemagne un numéro de la revue Transnational Perspectives dirigée par René Wadlow, représentant de la World Citizen Association auprès des Nations unies à Genève. 28 La réunion des instances de la WAWF à Londres mi-juillet 1985 sur le thème " fédéralisme mondial buts et stratégies contemporaines " est pour les fédéralistes extra-européens, treize ans après le Congrès de Bruxelles de 1972, d'aborder à nouveau l'exemplarité de l'intégration européenne, au lendemain de l'adoption du projet de traité Spinelli sur l'Union européenne par le Parlement européen. Neuf mois plus tard, au printemps 1986 à Celigny (Suisse) parallèlement à un symposium sur les ONG et l'ordre mondial, Ron J. Rutherglen est nommé Directeur exécutif de la WAWF à Amsterdam.

Pour leur part, dans la décennie 1980 l'UEF et la JEF vont se consacrer à soutenir les initiatives prises par Spinelli, ancien membre de la Commission européenne et élu au Parlement européen

Pour leur part, dans la décennie 1980 l'UEF et la JEF vont se consacrer à soutenir les initiatives prises par Spinelli, ancien membre de la Commission européenne et élu au Parlement européen en 1979 comme " indépendant de gauche " sur la liste du Parti communiste italien. 29 Ils lancent un " Appel aux Européens " 30 à l'occasion du Sommet des chefs d'États et de gouvernement de Milan où une manifestation a lieu avec environ 100.000 participants 31 et les fédéralistes mondiaux marquent leur intérêt et leur soutien. 32 D'autres grandes manifestations ont lieu à Luxembourg (décembre 1985) 33 , Bruxelles (juin 1987) 34 , Hanovre (juin 1988)… pour demander qu'un mandat constituant soir reconnu au Parlement européen. Fin 1988 les fédéralistes italiens font approuver par le Parlement un projet de loi d'initiative populaire, après avoir recueilli plus de 110.000 signatures authentifiées, reconnaissant le pouvoir constituant du peuple européen, campagne poursuivie en Allemagne par une résolution du Bundestag et en Belgique par une tentative de referendum. 35

Alors que les fédéralistes mondiaux redécouvrent la nécessité des intégrations régionales, les fédéralistes européens sont amenés à se reposer, pour la première foi depuis la fin des années 1940, la question de la complémentarité du projet fédéraliste mondial avec le leur. Mario Albertini, Président du MFE italien puis de l'UEF-Europe, directeur à Pavie de la revue Il Federalista, est alors le premier à définir concrètement le nouvel impératif mondialiste du fédéralisme européen et prend des initiatives fortes dans le but de " fédérer " à terme l'ensemble des fédéralistes. 36 Ces initiatives rendent possible la participation en 1987 au 20 ème Congrès de la WAWF à Philadelphie, pour la première fois depuis des décennies, d'un responsable de l'UEF, Lucio Levi, délégué par le MFE italien. 37 Un an plus tard, à Turin en juillet 1988, les présidents de l'UEF et de la WAWF adoptent un Appel commun aux Présidents Reagan et Gorbatchev 38 et l'Association pour l'Union des démocraties (AUD) " atlantiste ", l'UEF et la WAWF adoptent une Déclaration commune. 39 Parallèlement, diverses organisations de l'UEF, dont le MFE italien et l'UEF Rhône-Alpes 40 , adhèrent, ou s'associent, à la WAWF. Début 1989 le bureau exécutif de la WAWF se réunit en Hollande à Nordwijkerhoot en présence de Monica Frassoni, secrétaire générale de la JEF Europe, et il est décidé une coopération informelle entre les deux organisations. Tout cela prépare les retrouvailles des deux principales organisations fédéralistes internationales à Montreux en 1997 et, dorénavant, l'histoire du fédéralisme mondial va progressivement converger avec celles du fédéralisme européen et de l'AUD.

En ce qui concerne les actions des fédéralistes européens et mondiaux dans les années 1980 il convient de rappeler leurs réactions au Plan proposé par Gorbatchev de désarmement nucléaire en 1985 41 et leurs réflexions sur les nouveaux défis auxquels l'espèce humaine doit faire face pour assurer son avenir et qui exigent souvent des réponses mondiales (et non plus seulement européennes) : développement du tiers monde et des pays du Sud et de l'Est, diffusion de la démocratie et du respect des Droits de l'homme, lutte contre la criminalité organisée internationale et le terrorisme, défi écologique… C'est au cours des années 1980, enfin, que les fédéralistes mondiaux ont su retrouver et exploiter, avec des succès et une visibilité grandissante, un nouvel espace politique. Après la mémoire des horreurs de la seconde guerre mondiale puis la peur de la destruction de l'humanité par la guerre nucléaire, de nouveaux facteurs ont remis à l'agenda le fédéralisme mondial en tant que vecteur politique porteur de solutions viables à terme aux problèmes de la planète toute entière.

Développement de la mondialisation et long processus d'unification des fédéralistes (moitié des années 1980 à nos jours)

Au début des années 1990, le séminaire italien organisé annuellement par l'Institut Altiero Spinelli d'études fédéralistes à Ventotene, se double d'un séminaire international qui va progressivement accueillir des intervenants puis de jeunes militants fédéralistes mondiaux ; les instances du WFM se réuniront aussi à plusieurs reprises à Ventotene. 42 Parallèlement la revue Fédéchoses-pour le fédéralisme donne la parole au canadien Dieter Heinrich, pour un article important sur les perspectives du fédéralisme mondial 43 et publie un texte illustrant les débuts de la campagne pour une Assemblée parlementaire des Nations unies (APNU) que l'UEF va soutenir durablement. 44 C'est au 21 ème Congrès de la WAWF à Noordwijkerhout, en Hollande (juillet 1991) lié à un séminaire sur " Une Europe, un monde " que la WAWF devient le WFM. Le mouvement confirme la vision stratégique d'un renforcement et d'une démocratisation progressifs du système des Nations unies et des autres organisations intergouvernementales et élit l'acteur britannique Sir Peter Oustinov et l'américaine Lucy Webster à la Présidence et la Vice-présidence. Peu après Heinrich va conceptualiser le projet d'APNU (UNPA en anglais) sur la base de l'exemple du Parlement européen. 45 Tout au long des années 1990, le WFM va renforcer, sa nouvelle stature politique et s'efforcer de renouveler et d'affiner sa stratégie politique. La Conférence de l'ONU sur l'environnement et le développement en juin 1992 à Rio en est une première occasion. Le Sommet de la terre reste pour longtemps la plus grande conférence diplomatique de l'histoire et pour la première fois des centaines d'ONG se sont mobilisées alors même que la société civile était au travers des ONG appelée à s'exprimer dans la phase préparatoire d'un sommet de l'ONU. Pour la première fois ( ?) également près de 600 ONG se sont réunies en une sorte de " contre-sommet mondial ", le Global Forum.

Pour les fédéralistes, c'est là le point le plus porteur des rencontres de Rio. Le Conseil du WFM se réunit à Prague en juillet 1992 et aborde les sujets de l'environnement et d'une éventuelle relance de la WFY. Dans le même temps par le Traité de Maastricht de 1992, douze États membres de l'UE décident de créer une monnaie unique, de renforcer les pouvoirs du Parlement européen et de créer la citoyenneté européenne, d'amorcer une politique étrangère et de sécurité commune.

Tout en critiquant ce traité intergouvernemental les fédéralistes européens s'engagent pour sa ratification. Le Comité exécutif du WFM se réunit à Hambourg en janvier 1993 et discute de la Cour pénale internationale et du concept d'ingérence humanitaire avant qu'en février 1995 le Parlement canadien demande une conférence mondiale à Ottawa sur la création d'une APNU en parallèle de la Conférence de San Francisco marquant le 50 ème anniversaire de l'ONU. En octobre 1994 le Congrès de Münich de la JEF demande son adhésion au WFM quelques mois après que le Parlement européen, premier Parlement supranational de l'histoire élu au suffrage universel direct, ait adopté une résolution reprenant deux demandes importantes des fédéralistes : la création d'une APNU, aux côtés de l'Assemblée générale, et une réforme du Conseil de sécurité avec attribution d'un siège permanent à l'UE. 46 Le Conseil du WFM, réuni en Suisse à Glarus à l'automne 1994 47 adopte une importante résolution de Levi pour une réforme de l'ONU : système parlementaire bicaméral, Conseil transformé en Chambre des États à terme composé de représentants de groups continentaux d'États en application du principe de subsidiarité. 48 Le 22 ème Congrès du WFM se déroule à San Francisco en juillet 1995 qui condamne sévèrement les décisions de la Chine et de la France de reprendre leurs essais nucléaires 49 , décide de lancer une campagne mondiale pour la démocratisation des Nations unies, centrée sur l'APNU, et demande la création d'intergroupes fédéralistes dans les parlements nationaux. 50

Les mouvements fédéralistes internationaux ont souvent eu des approches similaires (appel au peuple " constituant ", " élections primaires ", " appel aux États pour la signature de pactes fédératifs ", approches " fonctionnalistes " ou " parlementaires ") et ont toujours su conserver leurs racines culturelles communes (" Culture de la paix ", fédéralisme, opposée à " culture de la guerre ", nationalisme, selon Albertini 51 ) même dans les moments où ils s'opposaient ou s'ignoraient. La deuxième partie des années 1980 et le début des années 1990 vont leur permettre de se rapprocher et d'appendre progressivement à travailler de concert à leur but ultime : la paix par le droit, c'est-à-dire la Fédération mondiale. C'est finalement, en 1997 et à Montreux que les fédéralistes du WFM et ceux de l'UEF se retrouvent, après un demi-siècle de séparation, pour des célébrations communes. Après le rôle précurseur d'Albertini, il faut mentionner ceux du parlementaire européen social-démocrate allemand Jo Leinen et de l'ancien député européen vert français Bruno Boissière, respectivement Président et Secrétaire général de l'UEF Europe, et, pour les fédéralistes mondiaux, de Sir Peter Ustinov, du britannique Keith Best, Président du Bureau exécutif, et de l'américain William B. Pace, Directeur exécutif du mouvement fédéraliste mondial. 52

En novembre 1998 le 23 ème Congrès du WFM se déroule pour la troisième fois en Inde,

à New Delhi puis à Chennai 53 avant que le 19 ème Congrès de l'UEF à Bonn lance le thème d'une constitution européenne. 54 L'UEF, avant le Sommet européen de Nice, publie un " Appel Nice 2000 pour un Sommet des citoyens européens " et organise une manifestation début décembre de quelques 10.000 participants. Le WFM réunit son Conseil à Kamakura au Japon en octobre 2000, où les débats tournent autour du Forum du millénaire ayant réuni plus de 1.500 ONG à New York à l'occasion d'un sommet de l'ONU, du soutien à l'APNU et de la volonté que le Statut de Rome de la CCI adopté en 1998 soit ratifié au plus tard en 2002. En 2001 le WFM réunit son Bureau exécutif à New York au printemps et son Conseil en septembre à Ventotene. 55

Les altermondialistes organisent en janvier le premier Forum social mondial (FSM) à Porto Alegre, au Brésil, et les fédéralistes de Gênes participent au Forum social européen (FSE) en juillet 56 avant que l'UEF tienne son 19 ème Congrès européen à Bruxelles mi-octobre sur le thème " Vers une constitution européenne fédérale ". 57 Les fédéralistes européens s'insèrent dans les travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe créée par le Sommet de Laeken de décembre 2001, chargée de réfléchir aux problèmes de l'avenir de l'Europe et qui rédige en 2004 un projet de Constitution européenne, pléthorique et brouillon, abandonné après des référendums négatifs en Hollande et en France. Les fédéralistes européens n'ont pas réussi à influencer, sauf à la marge, les travaux de la Commission. 58 Le 24 ème Congrès du WFM à Londres début juillet 2002 crée un groupe de travail sur les fédérations régionales 59 avant que le mouvement participe à Johannesburg au Sommet mondial des Nations unies sur un développement durable 60 quelques semaines après que les fédéralistes ougandais aient organisé un séminaire à Kampala " Fédéralisme et décentralisation - exemples en Afrique et en Europe ". 61

En mars 2004 le 20 ème Congrès de l'UEF se tient à Gênes, autour de trois commissions : L'Europe et le monde, la stratégie européenne pour un développement soutenable et celle des fédéralistes pour la Constitution européenne. 62 Au printemps 2005 l'UEF prend position pour la ratification du projet de Traité constitutionnel européen, malgré ses graves limites 63 avant que son 21 ème Congrès se réunisse à Vienne en 2006 avec la volonté de poursuivre le processus constituant européen 64 puis que son Comité fédéral, à Munich en avril 2007, demande que tout nouveau projet constitutionnel soit adopté par un référendum européen 65 et que les pays volontaires puissent avancer seuls.

En 2007 le WFM participe au FSM de Nairobi en janvier, le 7 ème depuis Porto Alegre en 2001 66 avant de tenir son 25 ème Congrès à Genève fin août, divisé en quatre commissions (justice internationale, règne de la loi et droits de l'homme ; paix, sécurité humaine et prévention des conflits ; réforme des Nations unies et gouvernance mondiale - le fédéralisme au plan mondial et régional ; environnement mondial et gouvernance économique, gestion des biens communs et conséquences de la mondialisation économique et sociale). Une conférence sur la relance de l'UNPA est liée au Congrès alors que le Parlement pan-africain décide de soutenir le projet. 67

Le 17 juillet la Coalition internationale pour la CCI (CICC en anglais) célèbre les dix ans du Statut de Rome à travers une série d'évènements. 68 Trois mois plus tard la Federal Union et l'Association of World Federalists britanniques fusionnent sous le nom de Federal Union qui sera membre de l'UEF et du WFM. 69 Quelques jours auparavant, le Bureau exécutif de l'UEF réuni à Ventotene a adressé des demandes au Parlement européen et à la Commission afin de relancer le processus pour un gouvernement et une constitution. L'année 2009, est une année faste pour la campagne pour l'APNU : les deux chambres du Parlement argentin soutiennent l'APNU, puis, en octobre, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. 70 En 2010, afin d'épauler les efforts des fédéralistes latino-américains les instances du WFM se réunissent en Argentine. Trois séries de réunions se tiennent sous le chapeau " les Dix jours de Buenos Aires pour la démocratie mondiale ". Celles du WFM, du Parlement latino-américain (Parlatino) et une réunion de la Campagne pour l'APNU. Le WFM adopte une résolution sur le G20 et aborde ses principales campagnes (CPI, APNU, Responsabilité de proteger et Cour pénale latino-américaine contre la criminalité transnationale organisée, COPLA).

Le Parlatino vote quatre résolutions dont deux concernent directement les fédéralistes : la troisième, sur la réforme des institutions internationales, appelle les assemblées parlementaires représentées au Parlatino à soutenir l'APNU, et, la dernière, à poursuivre et accélérer le processus d'intégration régionale en Amérique latine et dans les Caraïbes. 71

Avec le Traité de Lisbonne entré en vigueur en décembre 2009 les citoyens européens et les

ONG ont à leur disposition un nouveau droit démocratique : l'Initiative citoyenne européenne (ICE) définie dans l'article 11 du Traité 72 mais l'euro, la zone euro et l'UE restent plongés dans la crise profonde déclenchée en 2007 par la crise des subprimes aux États-Unis ; elle n'est plus que monétaire mais aussi économico-sociale et elle frappe aussi le reste du monde. La litanie est longue des mesures adoptées par les dirigeants de l'UE ou la Commission européenne pour tenter de sauver la monnaie unique mais il n'en reste pas moins que tous les moyens semblent bons aux responsables européens pour éviter la seule réelle solution : doter l'UE (voire à minima la zone euro) et l'Union monétaire d'un véritable gouvernement fédéral européen. La création d'un parlement mondial élu est suggérée à Dakar dans le cadre du 11 ème FSM début février 2011 en présence notamment de Jo Leinen, de Mamadou Ibrahimia Fall représentant de la Campagne au Sénégal 73 et avant que le Parlement européen le 8 juin adresse au Conseil européen en vue de l'Assemblée générale de l'ONU une série de recommandations dont celle de soutenir la création de l'APNU.

En mars le 23 ème Congrès de l'UEF se réunit à Bruxelles et adopte en particulier une Résolution pour une politique européenne de l'énergie. 75 L'année 2011 marque également le 15 ème anniversaire de la Coalition pour la CCI et Le Moniteur, publication en français de la CICC, dresse un tableau de la tâche restant à accomplir en Europe. 76 Un Appel est lancé en 2011 " pour une Convention constituante européenne " à l'initiative des fédéralistes. L'année s'achève sur deux réunions, le Conseil du WFM à Washington en octobre qui adopte diverses résolutions dont l'une présentée en particulier par les fédéralistes italiens sur la monnaie mondiale tandis que le Comité fédéral de l'UEF à Bruxelles le mois suivant prend position sur le principe de la Responsabilité de protéger dans le cadre de l'ONU. 77

En juillet 2012 se réunit le 26 ème Congrès du WFM à Winnipeg (Manitoba) au Canada, de même qu'un Bureau exécutif et une réunion du Conseil sortant. Le canadien, Lloyd Aworthy, recteur de l'Université de Winnipeg et ancien ministre fédéral des Affaires étrangères est réélu à la Présidence. 78 Juillet 2012 voit également la célébration des dix ans de la CPI. 79 À l'automne 2013, se déroule la première semaine mondiale d'action pour un parlement mondial dans 55 villes des cinq continents et au Parlement européen à Bruxelles en octobre la cinquième conférence internationale sur une APNU qui demande à l'ONU et à la communauté internationale de faire de la participation démocratique un élément clé de " l'agenda post-2015 pour le développement " et adopte en présence de plusieurs parlementaires européens fédéralistes une " Déclaration de Bruxelles vers un ordre international démocratique et équitable ". 80 De Turin et de Rome, est lancée par les fédéralistes italiens l'ICE " New Deal 4 Europe (ND4E)", une action qui s'étale en fait de fin 2012 à 2015, et qui demande à La Commission de lancer un " Plan européen extraordinaire de développement durable et pour la création d'emplois ". Alors que les prochaines élections européennes doivent se tenir en 2014, la campagne ND4E vise à être au cœur du débat de la campagne électorale en montrant qu'une autre Europe est possible. En 2015, après l'approbation par le Parlement européen du Plan Juncker, qui représente son demi-succès mais est très insuffisant sous divers aspects, l'ICE se transforme en une pétition constitutionnelle au Parlement européen qui la transmettra officiellement à la Commission.81

En janvier 2014, à l'appel de l'UEF France et des Citoyens du monde, près de 150 personnes participent à la présentation du " Manifeste pour la démocratie globale " à Paris, par Fernando Iglesias, président du Conseil du WFM en présence de Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire général de l'ONU. 82 À l'automne 2015 se déroule la troisième semaine pour le Parlement mondial alors que le MFE italien lance un autre appel, " Stoppons la fièvre de la planète. Un plan mondial pour l'environnement - Un rôle actif pour l'Union européenne ". 83

Le Conseil du WFM se réunit en 2014 à La Haye puis à Bruxelles pour un séminaire commun avec l'UEF sur le thème " les fédéralismes régionaux dans le monde " puis à New York en 2015 traitant de points statutaires et de questions politiques (Coalition pour une Communauté mondiale des pays démocratiques ; réforme de l'Assemblée générale de l'ONU avec vote pondéré ; réforme du Conseil de sécurité de l'ONU prévoyant des représentants des grandes régions du monde, un système de vote pondéré et la suppression du veto). Un autre point abordé est celui de la gouvernance et de l'organisation du WFM et le Conseil constitue un groupe de travail afin qu'une réforme soit soumise au Congrès 2018. Deux autres réunions sont organisées : une Conférence de Manu Bhagavan, universitaire indien, sur l'engagement des responsables indiens dans les années 1940 et 1950 en faveur d'un gouvernement mondial, et une table ronde avec le Président du WFM Lloyd Axworthy, membre de la Commission des Nations unies " Glaobal Security, Justice and Governance ". 84

De son côté l'UEF Europe célèbre son 70 ème anniversaire à l'occasion de son 25 ème Congrès à Strasbourg le 11 juin 2016 et une brochure est publiée par son Secrétariat européen, Soixante-dix ans de campagnes fédéralistes pour une Europe unie et fédérale, avec une préface de son Président, le parlementaire européen allemand Elmar Brok du Parti populaire européen. L'ouvrage, stratifie l'histoire du fédéralisme européen en grandes décennies (Années 40, les débuts ; années 50, les premières campagnes pour une fédération européenne ; années 60, une division entre gradualistes et radicaux mais une unité d'objectifs ; années 70, les fédéralistes s'unissent pour les élections européennes ; années 80, de l'élection à la démocratie ; années 1990, vers la monnaie européenne ; années 2000, la lutte pour une constitution européenne ; et, années 2010, l'appel pour une Europe fédérale). 85 Quelques mois plus tard l'UEF France organise sur le même thème un Colloque international à Paris avec cinq historiens du fédéralisme. 86

Le 23 juin 2016 les citoyens britanniques sont questionnés par leur gouvernement sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE mais loin de l'exemple démocratique vanté par les nationalistes et europhobes des divers pays ce référendum se transforme en une mascarade, dénoncée par les fédéralistes, au détriment des citoyens britanniques la question du Brexit étant très loin d'être résolue à ce jour. Près de trois ans après le vote aucune solution n'a encore été trouvée par le gouvernement ni le parlement britanniques quant aux modalités exactes ou la date de effective de retrait. L'ONU convoque en septembre 2016 à New York et la veille de son Assemblée générale un Sommet à haut niveau pour " Traiter des mouvements de masse de réfugiés et migrants ". 87 Fin 2016 l'UEF et la JEF lancent un appel avec d'autres organisations pour une manifestation publique à Rome, en mars 2017 à l'occasion du 60 ème anniversaire des Traités de Rome avec le slogan " Au-delà des traités existants, vers une Europe fédérale, par le peuple européen, pour le peuple européen " après que le WFM ai réuni son Conseil à La Haye mi-février au cours duquel, outre les campagnes politiques habituelles, est également abordée la réforme du mouvement et l'approfondissement des relations avec les fédéralistes européens. 88

Cette réunion a largement servi à préparer le 27 ème congrès du WFM, tenu toujours à La Haye du 9 au 13 juillet 2018 qui a réaffirmé le combat du mouvement pour la paix mondiale, la justice et la démocratie. Je reste volontairement bref sur cette dernière rencontre importante du WFM à ce jour, en l'attente de son prochain congrès à Bruxelles à l'été 2020, vu que Presse Fédéraliste et le Secrétariat international du WFM, en collaboration avec le Workable World Trust fondé en 2014 par l'universitaire Joseph E. Schwartzberg, doivent publier prochainement une brochure la concernant. 89

De son côté la mouvance proche des Citoyens du monde, a organisé divers événements importants à Paris en novembre 2018, dans le cadre général " Les Citoyens du Monde face aux défis planétaires " pour marquer le 70 ème anniversaire de l'intervention de Garry Davis, le " Citoyen du monde n° 1 ", à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies réunie à Paris au Palais de Chaillot. Grâce en particulier au travail acharné de Nathalie Kesler, ces réunions le 19 novembre à l'Assemblée nationale (avec divers panels " aux origines du mondialisme ", " aux origines de la citoyenneté mondiale " et " quel avenir pour la démocratie mondiale ? ") puis la projection du film " Le Monde est ma patrie " d'Arthur Kanegis et Mélanie Bennett, et le 20 novembre à l'Unesco sur le thème de " l'éducation à la citoyenneté mondiale " ont été un réel succès dont les Actes doivent là aussi être prochainement publiés. 90

Conclusion : quels défis et quelles réponses fédéralistes au début du 21° siècle ?

Au lendemain du Congrès de La Haye du WFM de juillet 2018 mon opinion, en tant qu'acteur au sein du WFM et de l'UEF, est que les mouvements fédéralistes restent à un tournant de leur histoire. Le WFM a su prendre et conserver ces dernières décennies un rôle central dans un combat fondateur de la société civile mondiale, celui pour la justice internationale. Il a su créer et animer, grâce à son (ancien) Secrétaire général William R. Pace, le secrétariat d'une coalition de milliers d'ONG, travailler avec elles comme avec les agences de l'ONU et un nombre croissant " d'États partenaires ". Mais ce combat pour la création du Tribunal pénal international (encore non universellement accepté et loin d'être parfait…) puis pour la préparation, la signature en juillet 1998 et la ratification universelle du Statut de Rome, ont " polarisé " durablement ses énergies et ses moyens même si cette lutte lui a aussi permis de s'affirmer et de se renforcer. Ses nouveaux dirigeants, autour de son nouveau Directeur exécutif l'avocat international Tawanda Hondora nommé en mars 2019, doivent dorénavant savoir tourner cette page glorieuse sans la laisser se refermer. Un schéma identique doit être développé dans d'autres domaines comme le WFM a commencé de le faire, en mettant en place d'autres coalitions internationales, celle pour la Responsabilité de protéger (R2P en anglais) et plus récemment à l'initiative de sa section argentine (Democracia Global) celle pour la Cour pénale latino-américaine et des Caraïbes contre la criminalité organisée (COPLA en espagnol), et en soutenant dorénavant la Campagne pour une Assemblée parlementaire des Nations unies. Il est très positif que le WFM ait réaffirmé à La Haye ces diverses actions comme devant être prioritaires et fondamentales, mais également d'autres comme le soutien au processus d'intégration européenne et à sa démocratisation " en collaboration avec l'UEF et le Mouvement Européen ". Il est enfin important qu'il ait adopté à l'unanimité le rajeunissement de ses instances, la réforme de sa gouvernance et la mise en place de Groupes de travail transnationaux (TWG) sur le net pour la recherche et la promotion de solutions fédéralistes aux problèmes mondiaux. Pour leur part, les fédéralistes européens, de la JEF et/ou de l'UEF, s'ils veulent pérenniser leur action et justifier leur existence, doivent prendre conscience que leur raison d'être ne peut pas (ni plus) se limiter à un soutien ambivalent au processus d'intégration européenne. Ils doivent reconnaître que l'échec de leur dernière grande campagne politique supranationale, celle pour une Constitution européenne en 2005, il y a plus de dix ans déjà, a dans une grande mesure été le fruit amer d'une chute du consensus des peuples européens en faveur du processus d'intégration européenne et des institutions de l'UE elles-mêmes.

Chute due à l'impuissance des États européens mais aussi de l'UE, simple et lâche confédération d'États, à protéger les citoyens européens de la mondialisation et à répondre aux menaces et défis de celle-ci. Double incapacité, également largement responsable de la montée en puissance et de l'arrivée au pouvoir dans certains pays, de mouvements populistes, nationalistes, xénophobes, voire fascisants. Les réponses aux défis que nous avons cités plus haut ne peuvent en effet, d'évidence, pas avoir de réponses positives et durables exclusivement européennes : elles ne peuvent être que mondiales. Et les fédéralistes européens doivent prendre conscience de l'accélération du cours de l'histoire et reconnaître, comme l'a déclaré Fernando Iglesias à La Haye, que la ligne de partage entre le progrès et la réaction indiquée par Spinelli dans le Manifeste de Ventotene de 1941 " apparait de nouveau à notre horizon. Cette fois sur le plan mondial. Elle surmonte la division entre la droite et la gauche et elle divise les groupes politiques selon un axe mondial et non plus seulement européen ". 91 Ils doivent en tirer enfin toutes les conséquences politiques, stratégiques et opérationnelles. 

Par Jean-Francis BILLION,
président de l'Union Européenne des Fédéralistes Rhônes-Alpes

 

 Né à Lyon en 1950, Citoyen du monde et militant fédéraliste depuis la fin des années 1960. Chercheur indépendant, a participé à une douzaine de colloques universitaires ou associatifs sur l'histoire du fédéralisme (1990-2019 en Italie, France et Luxembourg) ; membre du Comité scientifique des Colloques " Visions of Europe in the Resistance: figures, projects, networks, ideals " (Universités de Gênes, mars, 2019, et, de Saint-Étienne et Lyon, 2020). Auteur de Lyon, Mondialisme, fédéralisme européen et démocratie internationale, Fédérop, 1997 ; éd. revue et complétée, New York et Ventotene, World Federalism, European Federalism and International Democracy, éd. World Federalist Movement -Institute for Global Policy, et Istituto Altiero Spinelli di Studi Federalisti, 2001

 

Notes

1 Cf. sur cette dernière, " My grandmother Lola Maverick Lloyd and her role, together with friends and family, in promoting Mondialism in the US ", dans les Actes à publier des Colloques organisés à Paris du 18 au 20 novembre 2018 pour célébrer les 70 ans de la Citoyenneté mondiale et l'action de Garry Davis.

2 Cf. Clarence Streit, introduction Luigi V. Majocchi, coll. Le fédéralisme dans l'histoire de la pensée, Lyon, éd. Presse Fédéraliste (PF), 2004, p. 20.

3 Un essai de moi devrait être publié sur ce thème dans un volume collectif à paraître prochainement sous la direction de Lucio Levi, Albert Einstein, Peace and the Government of the World.

4 Cf. (Annexe) Charles Kimber, " La naissance de Federal Union (1938 - Londres), pp. 235-246, Lord Lothian (Philipp H. Kerr), Lyon, Le pacifisme ne suffit pas - Le patriotisme non plus (et autres textes), J.-F. Billion et Jean-Luc Prével, compilateurs, préf. Luigi V. Majocchi, introduction John, Pinder et Andrea Bosco, coll. Textes fédéralistes (Tf), PF, 2016, p. 283.

5 Cf. J.-F. Billion, Lyon, Mondialisme, fédéralisme européen et démocratie internationale, préface L. Levi, Fédérop, 1997, p. 218, " introduction ", pp. 15-19.

6 Cf. J.-F. Billion, " Salvador Mendieta (1879-1956) et le Partido Unionista Centroamericano (PUCA), impératif démocratique et tentatives constituantes ", dans, Lyon, Fédéchoses-pour le fédéralisme, n° 145, septembre 2009, pp. 10-11.

7 Altiero Spinelli, avec Ernesto Rossi, préf. Eugenio Colorni, Manifeste de Ventotene (et autres textes 1941-1947), Lyon, coll. Tf, PF, 2016, p. 348, ou en brochure, A. Spinelli, avec E. Rossi, Lyon, Le Manifeste de Ventotene, coll. Le fédéralisme dans l'histoire de la pensée, PF, 2018, p. 44.

8 Cf. Neuchâtel, Centre d'action pour la Fédération européenne, L'Europe de demain, La Baconnière, 1945, p. 220.

9 Cf. J.-F. Billion, " Il Comité francese per la Federazione Europea : le radici, la fondazione, i contatti ", pp. 237-266, dans, Bologne, dir. Cinzia Rognoni Vercelli, Paolo G. Fontana, Daniela Preda, Altiero Spinelli il federalismo europeo e la resistenza, Il Mulino, 2012, p. 622.

10 Cf. les Actes d'un Colloque organisé par l'UEF France à Paris en décembre 2016, J.-F. Billion, Wilfried Loth, Jean- Pierre Gouzy, Daniela Preda, Angelica Radicchi, Fabio Zucca, Lyon, Les fédéralistes en Europe dans les années 1930 et jusqu'à la fondation de l'Union européenne des fédéralistes (Paris 1946), coll. Textes fédéralistes, PF, 2018, p. 216.

11 Sur l'histoire du WMWFG et plus largement du mondialisme, cf. Rolf Paul Haegler, Histoire et idéologie du mondialisme, Zürich, éd. Europa Verlag, 1972, p. 252 (annexe II, pp. 159-178, comprenant de nombreux documents et déclarations, dont la Déclaration de Luxembourg de 1946) ; J.-F. Billion, Mondialisme…, op. cit., p. 218.

12 Sur Garry Davis, cf. Guy Marchand, Paris, L'épopée Garry Davis, à compte d'auteur, 1989, p. 179 ; rééd., Paris, Club humaniste, 2018, p. 173 ; sur Garry Davis et les fédéralistes, cf. J.-F. Billion, " Le 'phénomène Garry Davis' à Paris et les fédéralistes ", dans, Lyon, Fédéchoses, 40 ème année, 2013, n° 161, pp. 24-25. Sans compter nombre des communications du Colloque tenu en hommage à Garry Davis et à la citoyenneté mondiale, en particulier : Daniel Durand, " Le Registre des Citoyens du monde " ; Michel Auvray, " De Garry Davis à 'Cahors-Mundi' - L'apogée des Citoyens du monde en pleine guerre froide ", et, " Histoire de l'interruption de l'Assemblée générale de l'ONU " ; Nicolas Barret, " L'Histoire du Front humain des Citoyens du monde " ; Alessandro Bresolin, " Albert Camus entre mondialisme et fédéralisme européen ".

13 Sur le fédéralisme latino-américain et dans les Caraïbes, cf. J.-F. Billion, " Le fédéralisme latino-américain ", dans, Bruxelles, dir. Denis de Rougemont et François de Saint-Ouen, Dictionnaire international du fédéralisme, éd. Bruylant, 1994, pp. 378-384 ; ibid., " Il Movimento pro Federación Americana (MPFA), dans, Pavie, Il Federalista, 1993, pp. 111-123 (avec un court choix de textes de cette organisation durant des années la section latino-américaine du WMWFG).

14 Sur le fédéralisme africain, cf. Cheikh Bamba Fall, " Le fédéralisme africain ", dans, Bruxelles, Dictionnaire…, op. cit.,pp. 275-378 ; J.-F. Billion, " Senghor fédéraliste - De la négritude à la civilisation de l'universel ", dans, Lyon, Fédéchoses, 29 ème année, n° 115, 1° trimestre 2002, pp. 21-27, et, " Fédéralisme et décolonisation en Afrique noire et aux Antilles ", dans, idem, 37 ème année, n° 147, mars 2010, pp. 10-12 ; Guido Montani, Le tiers-monde et l'unité européenne, Lyon, coll. Tf, Fédérop, 1982, p. 188 et pour des textes fédéralistes de Kwame Nkrumah, Léopold S. Senghor et Julius K. Nyerere, la partie anthologique, pp. 75-144.

15 Cf. sur le CPE, Gardonne, Altiero Spinelli, Manifeste des Fédéralistes européens (1957), préface Jean-Pierre Gouzy, Fédérop, coll. Tf, p. 190, 2012, en Annexes, trois présentations historiques de J.-P. Gouzy, Catherine Previti Allaire et J.-F. Billion, pp. 121-187.

16 Sur les liens entre Gandhi et des hommes politiques indiens à l'époque de l'indépendance, en particulier la famille Nehru, avec le mouvement mondialiste, cf. Manu Bhagavan, New Delhi, The Peacemakers. India and the Quest for One World, Harper & Collins Publishers India, en collaboration avec The India Today Group, 2012, p. 237.

17 Le Emergency Committee of Atomic Scientists créé en août 1946 prend rapidement une attitude très favorable au mondialisme. Il cesse ses activités en 1949 et se dissout en 1951.

18 Thomas Mann, écrivain allemand exilé aux États-Unis, prend parti durant la seconde guerre mondiale pour une  

19. ?

20 Pour une collection internationale très riche de revues fédéralistes, cf. Joseph Preston Baratta, Londres et Westport (Conn.), " Appendix 1 - The World Federalist Papers ", pp. 587-596, dans The Politics of World Federation - From World Federalism to Global Governance, tome 2, Praeger, 2004, p. 696.

21 Francis Gérard, " Le Congrès de Tokyo et le fédéralisme mondial ", dans, Nice, L'Europe en formation, n° 45, décembre 1963, pp. 15-17, qui mentionne l'existence de petites sections dans des pays comme l'Argentine, l'Égypte, l'Inde, les Philippines, Puerto Rico… et d'une très solide implantation au Japon. L'Europe en formation était, et est toujours, la revue du Centre international de formation européenne (CIFE) fondé à Nice par le fédéraliste intégral Alexandre Marc.

22 Chef longtemps du Parti travailliste, Vice-président du gouvernement de coalition de guerre de Churchill (1940- 1945) puis Premier ministre du gouvernement britannique (1945-1951), son gouvernement accorda l'indépendance à de nombreuses colonies dont l'Inde et le Pakistan.

23 Après l'assassinat de Gandhi, Nehru a été le leader incontesté du Parti national du Congrès indien et Premier ministre de l'Inde de 1945 à sa mort en 1964.

24 F. Gérard, " En marge d'un anniversaire ", dans, Nice, L'Europe en formation, n° 66-67, septembre-octobre 1965, pp. 19-21.

25 Cf. Paris, Citoyens du monde, n° 18, septembre 1970.

26 Cf. Finn Laursen, Amsterdam, " World Federalists facing the Issue of Regional Federalism ", Contact, juillet-août 1972, et ses rapports au Congrès, " Federalism, Regional and Global ", et " World Federalist Youth and the Regional Federalism ".

27 Cf. Paris, Citoyens du monde, n° 35, octobre 1975.

28 Cf. Genève, Transnational Perspectives, 3 ème année, n° 1, 1976.

29 Cf. " La Commission institutionnelle a commencé ses travaux ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 38, 2 ème trimestre 1982 ; ibid., " Le Parlement européen approuve à une très large majorité la résolution Spinelli sur les orientations générales de la réforme des traités et la réalisation de l'Union européenne ", et, " Crocodile - La proposition de résolution de la Commission institutionnelle ", n° 39, 3 ème trimestre 1982.

30 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 49, janvier 1985.

31 Cf. Ibid., n° 50, 2 ème et 3 ème trimestres 1985.

32 Cf. Ibid., " De Tokyo, Genève… à Toronto : un vent de soutien et d'approbation pour l'Union européenne ", reprenant des articles de Washington, The Federator, Vol. II, n° 5, juillet-août 1985, organe de l'AUD américaine et de, Toronto, Canadian World Federalist, août 1985.

33 Cf. Lyon, Fédéchoses, " Grande manifestation à Luxembourg ", n° 51, 1 er trimestre 1986.

34 Cf. Ibid., François Bourguignon, " 20.000 à Bruxelles ", n° 57, 3 ème trimestre 1987.

35 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 62, décembre 1988 et, Jean-Luc Prével, " Le premier referendum pour la Constitution européenne ", n° 64, 2 ème trimestre 1989.

36 Création de deux éditions française et anglaise, d'Il Federalista à Pavie ; The Federalist, existant encore à ce jour avec un numéro annuel reprenant les textes principaux de l'édition italienne ; et une autre revue, Pavie, The Federalist Debate. Cette revue, lancera une nouvelle série sous la direction de L. Levi en 1999 qui existe toujours aujourd'hui.

37 Cf. le compte-rendu de Levi sur le Congrès et un symposium pour le renforcement des Nations unies dans Pavie et Lyon, Le Fédéraliste, n°1, 1987. Il restera membre du Comité exécutif du WFM jusqu'à son congrès de La Haye de juillet 2018. Sur les relations entre les fédéralistes européens et mondiaux durant les années 1980, cf. J.-F. Billion, " Vers l'unité mondiale des fédéralistes ", dans, Pavie et Lyon, Le Fédéraliste, n° 2, 1987.

38 Cf. Ibid., n° 3, 1988.

39 En Annexe à J.-F.- Billion, " Vers l'unité mondiale des fédéralistes ", Lyon, Fédéchoses, n° 63, 1 er trimestre 1989.

40 Cf. Didier Colmont, " Les fédéralistes mondiaux démarrent leurs actions en Rhône-Alpes ", Lyon, Fédéchoses, n° 86, 4 ème trimestre 1994.

41 Cf. J-F. Billion, " Le plan Gorbatchev de désarmement nucléaire ", pp. 107-113, dans, Mondialisme…, op. cit., avec des extraits de " Premières réflexions sur le plan Gorbatchev " (Pavie et Lyon, Le Fédéraliste, 27 ème année, n° 3, décembre 1985, pp. 153-160).

42 Cf. Yasmina Gourchane, " Ventotene International Seminar: 35Th. edition ", dans Lyon, Fédéchoses, n° 181, avril 2019.

43 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 67, 1 er trimestre 1990.

44 Ibid, " Les fédéralistes mondiaux vers une Assemblée parlementaire pour l'ONU ".

45 Dieter Heinrich, New York, The Case for a United Nations Parliamentary Assembly, WFM, 1992, p. 28 ; éd. fr., Un projet et une proposition pour la démocratisation des Nations unies, préface de L. Levi, Lyon, PF, 1993, p. 56.

46 Cf. " Le Parlement européen, l'Union européenne et la réforme de l'ONU ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 84, 2 ème trimestre 1984.

47 Première réunion à laquelle j'ai participé au titre d'observateur de l'UEF Rhône-Alpes.

48 Cf. " Proposals for the Promotion of a United Nations Parliamentary Assembly ", Pavie, The Federalits Debate, 8 ème année, 1995, n° 1, pp. 17-19, et, " The Resolution on the Reform of the Security Council Adopted by the WFM Council ", ibid., p. 11.

49 Cf. W. R. Pace, " Memorandum for the 22 Th. Congress ", dans, Pavie, The Federalist Debate, 8 ème année, 1995, n° 1, pp. 14-15, et, " 22 Th. WFM Congress, San Francisco, 21-28 Th. June 1995. Proposed Resolutions, Motions and Declarations ", dans, Turin, The Federalist Debate, Pavie, 8 ème année, 1995, n° 2, pp. 13-16.

50 L. Levi, " Le 22 ème Congrès du Mouvement fédéraliste mondial ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 89, 3 ème trimestre 1985.

51 M. Albertini, " Culture de la paix et culture de la guerre ", dans, Pavie et Lyon Le fédéraliste, 26 ème année, n° 1, 1984, pp. 9-30.

52. ?

53 ?

54 ?

55 Cf. " Conseil du WFM à Kamakura ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 112, 2 ème trimestre 2001.

56 Cf. MFE Ligurie, " De la démocratie européenne à la démocratie mondiale ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 113, 3 ème trimestre 2001.

57 Cf. Congrès européen de l'UEF. Bruxelles 12 au 14 octobre 2001 ", dans, Fédéchoses, n° 114, 4 ème trimestre 2001.

58 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 117, 2 ème trimestre 2002.

59 Cf. J.-F. Billion, " 24 ème Congrès des fédéralistes mondiaux - Londres 11 -15 juillet 2002 ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 117, 3 ème trimestre 2002.

60 Cf. Victoria Clarke, " Rio + 10. Un nouveau départ vers un développement soutenable ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 117, 3 ème trimestre 2002, et, V. Clarken " Le sommet de Johannesburg : une occasion manquée ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 118, 4 ème trimestre 2002 ; de même que la prise de position diffusée au WWSD, " La justice internationale et le développement durable ", ibid.

61 Cf., Knud Bergal, " Les fédéralistes ougandais organisent un séminaire sur le fédéralisme africain ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 119, 1 er trimestre 2003.

62 Cf. J.-F. Billion, " Le Congrès de Gênes de l'UEF Europe - 19 / 21 mars 2004 ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 124, 2 ème trimestre 2004.

63 Cf. divers articles et l'éditorial dans Lyon, Fédéchoses, n° 125, 1 er trimestre 2005.

64 Cf. Michel Morin, " Après le Congrès de Vienne ", et d'autres articles, dans, Lyon, Fédéchoses, n° 133, 3 ème trimestre 2006.

65 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 136, 2 ème trimestre 2007, " Résolution sur un referendum européen ".

66 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 137, 3 ème trimestre 2007, Nicola Vallinoto, " La participation fédéraliste au Forum social mondial 2007 de Nairobi.

67 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 137 et dans le n° 138, J.-F. Billion, 25 ème Congrès du WFM. Genève. 25/31 août 2007 " de même que les principales résolutions et messages mentionnés, et un article sur la conférence sur l'UNPA et le soutien du Parlement pan-africain.

68 Bill Pace, " La coalition pour la Cour pénale internationale marque le 10 ème anniversaire du Traité de Rome ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 142, 4 ème trimestre 2008.

69 Cf., Ibid., Richard Laming, " Grande-Bretagne, Federal Union et les World Federalists ".

70 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 146, 4 ème trimestre 2009, les articles de Mercedes Carluccio et d'Andreas Bummel.

71 Cf. J.-F. Billion, " Conseil du WFM de Buenos Aires, parlementaires latino-américains et prises de position pour la démocratie internationale, la réforme des Nations unies et l'intégration régionale ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 150, 4 ème trimestre 2010 ; avec divers articles sur les campagnes du WFM.

72 Cf. G. Montani, " L'Initiative citoyenne européenne ", dans Lyon, Fédéchoses, n° 150, 4 ème trimestre 2010.

73 Cf. " Un Parlement mondial suggéré lors du Forum social mondial de Dakar ", dans Lyon, Fédéchoses, n° 152, 2 ème trimestre 2011.

74 Cf. " Le Parlement européen exhorte le Conseil européen à promouvoir une Assemblée parlementaire des Nations unies ", ibid.

75 Cf. Lyon, Europe fédérale, publication de l'UEF France, n° 42, 2011, et Lyon, Fédéchoses, n° 152, 2 ème trimestre 2011, qui publie deux dossiers sur les COP de Copenhague, Cancun et celle (à venir) de Johannesburg et sur l'Initiative citoyenne européenne.

76 Cf. New York et La Haye, Le Moniteur, n° 42, mai à octobre 2011, " Vers la ratification universelle du Statut de Rome en Europe ", repris dans Lyon, Fédéchoses, n° 153, 3 ème trimestre 2011 qui présente divers autres articles sur la justice internationale.

77 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 155, 1 er trimestre 2012 .

78 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 157, 3 ème trimestre 2012, " Le 26 ème Congrès du World Federalist Movement (WFM) - Winnipeg (Canada) - juillet 2012 ".

79 Cf. New York et La Haye, Le Moniteur, n° 44, et Lyon, Fédéchoses, n° 158, 4 ème trimestre 2012.

80 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 162, 4 ème trimestre 2013.

81 La Campagne ND4E n'étant pas au centre de ce texte, se référer à la collection de Fédéchoses, n° 159, 1 er trimestre 2013, à, n° 169, 3 ème trimestre 2015, et à la brochure publiée en supplément à Fédéchoses, n° 165, 3 ème trimestre 1974, J.- F. Billion et J.-L. Prével, compilateurs, New Deal 4 Europe - Une ICE pour sauver le projet européen, 2014, p. 76.

82 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 164, 2 ème trimestre 2014. Winnipeg (Canada) - juillet 2012 ".

83 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 169, 3 ème trimestre 2015.

84 Cf. Lyon, Fédéchoses, n° 170, 4 ème trimestre 2015.

85 Bruxelles, 70 ans de campagnes fédéralistes pour une Europe unie et fédérale, UEF Secrétariat européen, 2016, p. 42. 86 Cf. op. cit., note 10 supra.

87 Cf. R. Wadlow, " L'ONU convoque un Forum sur les réfugiés et migrants ", dans, Lyon, Fédéchoses, n° 171, 1 er trimestre 2016.

88 Cf. Pilar Llorente Ruiz de Azua, " Réunion du Conseil du Mouvement fédéraliste mondial (MFM) - La Haye, 15 au 18 février 2017, dans, Lyon, Fédéchoses, n° 176, 3 ème trimestre 2017.

89 Collectif, dir. J.-F. Billion, Lyon, Le Mouvement fédéraliste mondial après le Congrès de La Haye de 2018, PF, p. ……….

90 Cf. https://docs.google.com/document/d/1qeaPwL_nFOm_Gm6HVOt11X_7wpMAyRFyMH6PmIWOvZE/edit

91 Cité par Luigi Giussani, dans " Le Congrès du Mouvement fédéraliste mondial. Il faut construire les institutions de la justice mondiale, de la paix et de la démocratie ", dans Lyon, Le Mouvement fédéraliste mondial après le Congrès de La Haye de juillet 2018, PF, coll. Cahiers fédéralistes, à paraître prochainement.Cf. https://docs.google.com/document/d/1qeaPwL_nFOm_Gm6HVOt11X_7wpMAyRFyMH6PmIWOvZE/edit

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