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LIBRES PROPOS

Daniel Durand


Changements climatiques :

Nous sommes concernés.

La Terre, notre planète, notre vaisseau commun va mal. C’est devenu presque une rengaine de le dire : sécheresses, canicule, tempêtes, inondations, érosion ... on connaissait ces phénomènes depuis longtemps, mais actuellement de manière perceptible d’année en année, chacun voit le changement : de plus en plus fréquentes ou de plus en plus sévères.

Les causes sont connues ...

Les premières sonnettes d’alarme ont été tirées il y a plus de 40 ans. L’alarme a porté d’abord sur les pollutions principalement d’origine chimique ou nucléaire. Quelques gammes de produits et certaines pratiques ont été bannies. Depuis 1992, conférence de Rio, on est beaucoup plus attentif à l’évolution du climat. On constate une élévation de la température moyenne des couches basses de l’atmosphère mondial. En cause, principalement, la consommation des énergies fossiles : en quelques dizaines d’années l’humanité a « consommé » donc rejeté dans l’atmosphère sous forme de déchets carbonés ce que la nature avait mis des millions d’années à stocker : charbon, pétrole, gaz. L’effet de serre de ces rejets gazeux est démontré, s’ajoutant aux autres causes possibles de réchauffement climatique. Or l’humanité s’accroît et les besoins énergétiques avec elle.

... les solutions aussi !

Notre 21ème siècle est crucial Si nous manquons ce rendez-vous avec l’histoire, les générations qui nous suivent n’auront pas d’avenir. La mer inondera les basses terres, les déserts s’agrandiront, le bétail ne trouvera plus de nourriture durant les hivernages, les ouragans, les cyclones deviendront plus nombreux et plus violents, les inondations catastrophiques, la nourriture manquera, l’air des villes deviendra irrespirable, les allergies et maladies plus nombreuses, Nous sommes tous concernés.

Alors on comprend l’inquiétude des 300 000 manifestants qui ont « marché pour le climat » à New York le 21 septembre ; celle des 20.000 participants au forum mondial de Lima (Pérou) sur le climat pendant que les « parties (les États) » tenaient leur conférence « COP 20 ». Des groupes de scientifiques ont proposé un objectif : réduire la quantité de CO2 dans l’atmosphère de 15 %, et pour y parvenir des centaines de mesures ont été faites aux gouvernements. Or ces derniers sont beaucoup plus attentifs aux intérêts économiques qu’ils ont à défendre et à l’impact électoral de leurs décision, plutôt qu’au bien-être de tous les peuples du monde. Bien sûr, il faut faire pression sur les gouvernements pour que, à Paris en décembre 2015 lors de la COP-21 » les bonnes décisions soient prises et mises à exécution, mais les citoyens doivent-ils les attendre ?

A son niveau, Solidarité Mondiale contre la Faim peut agir, essentiellement par le choix des projets. Il y a des pratiques qui doivent être délaissées, tandis que d’autres pourraient être améliorées. Il ne faut pas craindre non plus de se lancer dans des innovations. Mais il n’y a pas de catalogue possible des bonnes ou mauvaises pratiques ou des défis à relever. Chaque projet s’insère en effet dans un milieu particulier, et il est de nature à influer sur les écosystèmes locaux. C’est donc aux porteurs de projets eux-mêmes de se montrer attentifs à l’impact écologique de chaque projet, mais il revient aussi à toute notre chaîne de décision et de solidarité à se montrer attentifs à ces questions qui touchent notre avenir et notre « vivre-ensemble ».

Publié dans Monda Solidareco n° 112


Le jour de l'homme

Albert Camus comme une source.

Philosophe, journaliste et écrivain, Albert Camus est connu dans les milieux littéraires pour une œuvre brutalement interrompue lorsqu'il a trouvé la mort dans un accident de la circulation., en 1960. Il venait d'avoir 46 ans et son œuvre était déjà immense, récompensée par le Prix Nobel de Littérature en 1957.

Albert Camus aurait eu 100 ans le 7 novembre 2013, et tout au long de cette année jubilaire, des expositions et des manifestations ont fait l'actualité parfois en glorifiant l'homme universel qu'il était, le " citoyen du monde ". Albert Camus était de tous les grands combats de son époque : défenseur de la liberté de pensée, opposé à la peine de mort, opposé à la torture, il concevait son pays sous l'angle d'une civilisation de l'intégration : une France accueillante de toutes ses diversités, mais une France intégrée dans une Europe pacifiée, et dans un monde en voie d'unité.

Le 14 janvier 2014 au Sénat de la République Française, notre ami et Sénateur Joël Labbé nous a invités à rendre hommage à Albert Camus, pionnier de la démocratie mondiale. Solidarité Mondiale contre la Faim était partenaire de cet événement organisé par l'Assemblée des Citoyens du Monde : une modeste exposition et une succession d'orateurs remarquables ont mis en avant l'engagement mondialiste d'Albert Camus lorsqu'au sein du Front Humain des Citoyens du Monde il a soutenu l'action de Garry Davis et écrit dans ce qui est resté pour l'histoire " la Déclaration d'Oran " son désaveu des puissances de guerre et de division et dans laquelle il annonçait comme inéluctable la capacité des masses populaires à réunir une Assemblée représentative des Peuples pour instaurer un monde de paix et de civilisation " car rien de moindre ne peut nous servir ". Et dans cet esprit Guy Aurenche, avocat honoraire et citoyen du monde, concluait sa propre intervention par cette conviction " Vous êtes, nous sommes les bâtisseurs, les éveilleurs du jour de l'Homme ".

Solidarité Mondiale contre la Faim est issue de cette philosophie : n'attendons pas que d'autres à notre place construisent le monde dans lequel nous voulons vivre : si nous voulons un monde de solidarité, bâtissons nous-mêmes cette solidarité au-delà de toutes les frontières, de toutes nos différences, et que notre action fondée sur une humanité partagée et nécessairement respectueuse soit une lumière pour tous.

Publié dansMonda Solidareco n° 111


Le droit à la propriété

Le droit à la propriété est consacré par l’article 17 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Il est assimilable, selon le cas, à un droit de résider ou à un droit de vivre du produit de l’activité menée sur cette propriété. Il induit une intégration à un milieu social et à un milieu économique. Le droit de vivre et de travailler dans son milieu est l’un des fondements de l’autosuffisance économique et alimentaire des populations, ce qui, bien sûr n’exclut pas les échanges.

A l’inverse, le non respect du droit à la propriété entraîne des phénomènes de paupérisation, d’errance, de déplacements, de migration.

Deux groupes de situations peuvent être aujourd’hui identifiés :

1.- la dépossession des personnes vulnérables

2.- l’accaparement des terres agricoles

1.- la dépossession des personnes vulnérables

Les personnes vulnérables sont les victimes d’une sorte de double peine après une catastrophe naturelle ou une situation de guerre : obligés de quitter leurs lieux traditionnels de vie, les victimes se trouvent déplacées, parfois rassemblées dans des camps de « réfugiés » où elles sont secourues par des organisations spécialisées ; la double peine vient lorsque les gouvernements décident de « reconstruire en mieux ». C’est alors sans aucune concertation ni indemnité que les constructions ou les ruines sont rasées et que l’espace dégagé se trouve réorganisé pour être intégré dans un plan d’urbanisme. Pour se défendre, les victimes n’ont le plus souvent aucun document à présenter qui prouverait leur droit de propriété ni même leur identité.

Cette situation s’est présentée dernièrement dans la plupart des zones urbaines d’Indonésie et de Thaïlande victimes du Tsunami de 2004, à la Nouvelle Orléans en 2005 après l’ouragan Katrina, cette année en Haïti après le séisme et aux Philippines après les inondations.

Dans la plupart des cas, les problèmes sont liés à une politique intérieure dans laquelle nul n’a le pouvoir d’ingérence. Cependant, notamment après le Tsunami, certaines ONG internationales ont admis avoir omis dans leurs priorités la défense et la conservation des droits de propriété. C’est à ce niveau que le Congrès des Peuples pourrait faire une recommandation.

2.- l’accaparement des terres agricoles

L’accaparement des terres agricoles est un phénomène beaucoup plus grave d’origine relativement plus ancienne mais actuellement au développement très inquiétant.

Il s’agit pour de puissants groupes de spolier des petits agriculteurs afin de constituer des fermes de grande dimension :

Nous avons tous encore en mémoire l’exode massif des paysans sans terre vers les favelas des grandes villes du Brésil, dans les années 70. Le même phénomène se rencontre actuellement en Inde, et justifie l’existence du mouvement Ekta Parishad (250.000 adhérents). Le problème est aujourd’hui crucial en Afrique. A ce sujet, je renvoie le lecteur à l'excellente présentation parue dans "Monda Solidareco" le bulletin de Solidarité Mondiale contre la Faim, sous la plume de Claudine Tournier : http://www.globidar.org/solidareco/ms103-FR.pdf pages 2, 3 et 4.

Les problèmes du Brésil, de l’Inde ou de l’Afrique concernent des terres gérées par la tradition, sans titre de propriété. Il suffit que de soi-disant hommes de loi produisent de faux titres de propriété pour que la terre soit accaparée et les occupants chassés.

Nous demandons au Congrès des Peuples :

  • de condamner ces pratiques qui tendent à établir une nouvelle colonisation au détriment des paysans traditionnels ;
  • d’apporter son soutien aux initiatives prises par les organisations qui tentent de résister par des moyens légaux ;
  • d’intervenir auprès des États et des institutions internationales afin que des mesures soient prises et des programmes mis en place pour maintenir la paysannerie traditionnelle dans ses terres, et pour réhabiliter dans leurs terres ceux des paysans qui en ont été spoliés.

La défense et la conservation des droits à la propriété sont devenues, dans notre monde actuel, les conditions nécessaires à la satisfaction des besoins fondamentaux d’une grande partie de la population mondiale.

Daniel Durand
au nom de Solidarité Mondiale contre la Faim

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