En septembre 1981, la France a invité
à l'UNESCO les " pays les moins avancés "
(P.M.A.) pour tenter de trouver une solution à
leur détresse. A ce sujet, il nous paraît
opportun de rappeler une proposition relative aux
questions monétaires.
Le Fonds Monétaire International émet
des unités de Droits de Tirage Spéciaux
(D.T.S.) répartis en trois tranches
allouées aux pays membres proportionnellement
à leur quota, si bien que les pays en voie de
développement, dont les quota sont petits, n'en
reçoivent qu'une part très
réduite.
L'affectation des D.T.S. au développement
correspond à un vu maintes fois
formulé par les pays du Tiers-Monde, et toujours
repoussé par les puissances industrialisées
opposées au pouvoir politique supranational
qu'elle conférerait à l'institution
chargée de les répartir.
Une proposition qui contourne cet obstacle est parue
dans l'édition de septembre 1979 de " Forum du
Développement ", une publication international des
Nations Unies. Un économiste français,
récemment décédé, Charles
WARIN, ancien élève de l'Ecole
Polytechnique, y suggérait d'affecter les D.T.S.
émis par le Fonds Monétaire International
à la Banque Mondiale afin que celle-ci les utilise
pour financer des bonifications d'intérêts
dont bénéficieraient des prêts
à très long terme pour le
développement rural.
Ces prêts financeraient une multitude de travaux
parcellaires à l'échelle du village ou de
la bourgade qui seraient effectués à la
demande des intéressés et en utilisant une
majeure partie la main-d'uvre locale et les moyens
du bord : creusement des puits, assainissement, voirie,
amélioration des sols, construction
d'écoles, de maternités, de silos,
d'ateliers de réparations, etc.. Grâce
à des agents de la Banque Mondiale
détachés sur le terrain, qui
vérifieraient les coûts et
l'exécution de ces travaux, les prêts de la
Banque Mondiale seraient mobilisés au fur et
à mesure de l'achèvement de chaque
programme, à concurrence de son coût, donc
en fonction de la capacité d'auto assistance du
pays bénéficiaire du prêt
bonifié.