Le 9 octobre prochain, la navette spatiale
américaine va, à nouveau, prendre son
envol. Mais une telle réalisation n'est pas sans
entraîner d'importantes conséquences
juridiques mondiales
NAVETTE SPATIALE et bien commun de
l'humanité
La parfaite réussite du premier essai en vol de
la navette spatiale des Etats-Unis a rendu
désormais fiable la mise en opération
progressive de services réguliers du transport
aérospatial qui assureraient l'aménagement
et la desserte, sûre et économique, d'un
habitat permanent de l'espace à des fins de
laboratoire, d'usine, de thermalisme et de loisirs.
Une utilisation militaire de la navette serait-elle
exclue ?
Les deux super-puissances de l'espace ont pris
l'initiative dans l'euphorie d'une période de
détente, du Traité du 27 janvier 1967,
ouvert à tous les Etats, sur les principes devant
régir l'activité des Etats dans le domaine
de l'exploration et de l'utilisation de l'espace
extra-atmosphérique, y compris la lune et les
autres corps célestes. L'article 1 énonce
que " l'exploitation et l'utilisation de l'espace
extra-atmosphérique, y compris la lune et autres
corps célestes doivent se faire pour le bien et
dans l'intérêt de tous les pays ... elles
sont l'apanage de l'humanité tout
entière.
Sur la porte de ce principe, prophétiquement
proclamé, les délégations de l'URSS
et des USA dans les formations de l'ONU qui tentent,
depuis de nombreuses années, d'élaborer un
statut des satellites de télédiffusion et
de télédétection, n'ont pu se mettre
d'accord.
La dernière Assemblée de l'ONU a
confirmé la préparation active de la
deuxième conférence des Nations Unies sur
l'exploration et les utilisations pacifiques de l'espace
qui doit se tenir à Vienne du 8 au 21 août
1982. L'occasion est à saisir pour demander aux
Puissances Spatiales de conclure un protocole
d'interprétation qui lèverait, en harmonie
avec les principes proclamés, l'équivoque,
menaçante pour la paix, d'une rédaction
incertaine du Traité de 1967.