Le 29 novembre, 88 ministres du Commerce ont su
masquer leurs divergences pour clore la réunion du
G.A.T.T.. Celle-ci avait été
convoquée sur la demande des États-Unis qui
reprochaient à certains pays, dont les
Européens de la C.E.E., d'employer des moyens
inadmissibles (subventions aux produits agricoles par
exemple) pour augmenter le volume de leurs exportations.
Cette confrontation ne pouvait rien donner car on ne
cherchait point à remédier aux
véritables causes de la crise mondiale qui a
rétréci considérablement le volume
des échanges. Parmi ces causes, on peut citer :
- l'accélération des changements
techniques dans la production industrielle et agricole
amenant gain de productivité et chômage
au moins temporaire,
- la presque saturation, dans les pays riches, des
biens de consommation, tels l'automobile ou les
appareils ménagers,
- la substitution rapide de matériaux
nouveaux à ceux précédemment
employés (par exemple, matières
plastiques et aluminium à la place du fer),
d'où restriction de débouchés
pour d'anciennes industries comme la
sidérurgie,
- la redistribution du travail industriel, certains
pays utilisant une main-d'uvre sous-payée
qui leur permet de concurrencer victorieusement
d'autres pays producteurs,
- l'insuffisance de formation, de recyclage et de
déplacement des travailleurs dans certains
pays,
- l'inexistence actuelle presque absolue d'un
système monétaire international, les
changes flottants, le dollar monnaie internationale
devenue monnaie de réserve presque seule
employée, d'où complications et
incertitudes du commerce international,
- la politique égoïste et à
courte vue des pays nantis par rapport aux pays en
voie de développement leur refusant des cours
rémunérateurs et stables pour les
produits de base qu'ils exportent et une aide
substantielle permettant un développement
réel, empêchant ainsi ces pays de devenir
de nouveaux marchés en expansion pour les
produits des pays industrialisés,
- les dépenses énormes, socialement
entièrement inutiles, de l'armement et du
surarmement,
- le refus d'étudier les problèmes
économiques mondiaux posés par la
fantastique production des usines-robots.
Au lieu de se replier sur eux-mêmes et de
s'accuser mutuellement de protectionnisme, les
États nationaux feraient mieux d'essayer de
s'entendre, à l'échelle de la
planète, pour mettre fin aux causes
réelles de la crise qui, pour la plupart, sont
mondiales. Ne faut-ils pas, pour obtenir les
résultats souhaités, imposer à
tous les États une règle supranationale
?
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