n° 41 - Mai 1983

Le 9 mai 1983, devant le Conseil de l'O.C.D.E., le Président de la République François MITTERAND déclare :

" On l'a bien vu au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, tout commence par la monnaie. Retrouver les conditions d'un système monétaire stable avec des monnaies fixes, de valeur économiquement raisonnable, est donc un tâche urgente ".

puis, concernant le Tiers-Monde :

" ... aucune relance, aucun système monétaire, aucun système d'échange ne sera stabilisé si la situation économique est financière des pays du sed n'est pas débloquée. S'ils n'ont pas les moyens durables de financer leur dette, de promouvoir leur croissance, leur équilibre politique sera menacé. C'est déjà le cas. "

N'est-il pas opportun alors que va se réunir dans quelques semaines le Sommet de Williamsburg, de rappeler le projet de Charles WARIN : le " primon ", monnaie anationale indépendante du dollar pour les Banques Centrales ? Est-il inconcevable de penser que ce projet pourrait être étudié par une Commission Internationale ?

Charles WARIN (1907-1980), ancien élève de l'Ecole Polytechnique, avait, depuis la crise monétaire de 1929, étudié ce problème afin de créer " une monnaie internationale dont les règles s'appliqueraient à tous les pays et qui valoriserait l'abondance et non plus la rareté ".

Charles WARIN est l'auteur de trois livres :

• - " Essai sur l'organisation du commerce international " (1947)
• - " Un étalon monétaire contre la faim " (1966)
• - " Une monnaie pour un nouvel ordre économique mondial " (1982) dans lequel on peut lire : " le projet repose essentiellement sur la combinaison :
  • - d'un système monétaire dans lequel les réserves de change des Banques Centrales actuellement détenues sous forme de devises nationales étrangères, principalement des dollars, sont remplacées par une monnaie internationale, créance sur la collectivité des nations,
  • - et d'un système de réserves internationales de matières premières variant indépendamment les unes des autres, ayant pour double objet d'en régulariser les cours sur le marché international, et d'assurer la sécurité des approvisionnements du monde en matières premières ;

le premier finançant le second

et le second fournissant la base du premier. "

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