" Niet " a répondu
Tchernenko à Mitterrand lorsque ce dernier a
évoqué le cas Sakharov. Ce " non
" définissait le principe de
non-ingérence dans les affaires intérieures
de l'Etat.
Qu'ont fait Pinochet ou Sékou Touré ?
qu'ont fait certains pays " démocratiques ", par
exemple la France lors de la guerre d'Algérie ou
l'Allemagne au moment des " Arbeitverbot " et bien
d'autres pays ? la même réponse.
N'est-ce pas la preuve que le mure de la
souveraineté nationale absolue sur lequel est
bâti chaque Etat empêche l'intervention
extérieure qui permettrait le contrôle du
respect des droits de l'homme ?
La famille de Sakharov (puisque aujourd'hui c'est lui
le " cas-type " ... mais hélas pas le seul !)
envisage de faire appel à l'ONU. Quelle
intervention pourra effectuer l'ONU ? Pourra-t-elle
rencontrer Sakharov par exemple ? Certainement pas. De
quel pouvoir bénéficie l'ONU ? Aucun. Mais
à quel organisme pourrait-on s'adresser ? Aucun.
Il n'en existe pas. Rappelons à ce sujet quelques
déclarations :
René CASSIN prix Nobel de la Paix,
déclarait le 14/ décembre 1948 que " pour
llimiter les abus monstrueux de la souveraineté
nationale absolue, les Etats n'avaient pas encore
désarmé la répugnance qu'ils ont
à l'égard des ingérences de la
communauté internationale dans leurs affaires
domestiques ".
Gaston THOUR, alors Président du Gouvernement
du Luxembourg, écrivait dans " Le Monde " du
10/12/76 : "Le but à terme de l'action à
entreprendre est la reconnaissance et la protection au
niveau international de l'autonomie juridique de
l'individu. Sa réalisation s'est jusqu'ici
heurtée à la difficulté de concilier
le principe de la souveraineté nationale et les
idéaux exprimés dans la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme. La solution à
ce problème délicat ne peut être
trouvée qu'au prix d'un transfert, librement
consenti et dans des conditions définies, à
une autorité internationale d'une portion de
souveraineté jusqu'ici réservée
exclusivement à l'Etat national. "
Kurt WALDHEIM, alors Secrétaire
Général de l'ONU, le 12/09/77, mettait en
cause, lui aussi, l'article 2 § 7 de la Charte des
Nations Unies qui stipule " Aucune disposition de la
présente Charte n'autorise les Nations Unies
à intervenir dans les affaires qui relèvent
essentiellement de la compétence nationale ".
Alors, comment serait-il possible d'intervenir
à l'intérieur d'un Etat s'il n'accepte pas
une certaine érosion de sa souveraineté
nationale qui permettrait à une Institution
Mondiale Supranationale de constater sur place le
respect, ou le non-respect, des Droits de l'Homme ?