Solidarité
Mondiale contre la Faim réuni en Conseil
d'Administration à Paris les 29 et 30 janvier
1983,
Considérant
Que les structures mondiales actuelles ont pour
corollaire la compétition internationale sauvage
toujours défavorable aux plus démunis
Constate
Que l'extraordinaire développement des pays les
plus riches s'est conforté par une exploitation
à bas prix des ressources minières,
agricoles et humaines de pays moins favorisés,
Que la détérioration des termes de
l'échange a souvent conduit les dirigeants des
pays pauvres à encourager les cultures
d'exportation au détriment des cultures
vivrières,
Que la faim est, directement ou indirectement, la
première cause mondiale de mortalité.
C'est pourquoi Solidarité Mondiale contre la
Faim réaffirme :
- qu'un individu, ou un groupe social, ne doit pas
s'épanouir au détriment d'un autre
individu ou groupe,
- que la nourriture est un droit ; que le travail de
tout homme doit tendre d'abord à
l'autosatisfaction de ses besoins fondamentaux
d'existence et à ceux de sa
communauté,
- que tout programme de développement doit
fournir à chacun des moyens
supplémentaires en vue de garantir l'expression
de sa dignité,
- que les denrées alimentaires, lorsqu'elles
sont échangées, ne constituent pas une
marchandise comme les autres.
En conséquence, Solidarité Mondiale
contre la Faim
- attire l'attention des consommateurs, des
agriculteurs et des pouvoirs publics sur les
répercussions quelquefois catastrophiques que
peuvent entraîner des types de
développement qui n'auraient que des objectifs
économiques ou de prestige,
- demande, en attendant que soit rendue
possible la création d'une Institution Mondiale
de Solidarité, que les prix des produits
agricoles soient fixés par des accords
négociés qui permettent aux producteurs
les plus pauvres une élévation de leur
niveau de vie,
- demande à chaque peuple de
s'efforcer d'orienter le développement de
l'agriculture et des industries agroalimentaires
prioritairement, non pas en fonction d'un rapport
économique, mais en vue de diminuer la
dépendance alimentaire de sa région,
limitant le commerce international aux surplus.
Une telle politique de développement peut
contribuer à ce qu'un jour aucun être humain
ne soit plus menacé par le risque de la
malnutrition.